A closer look at the pornography of existence

Wednesday, August 30, 2006

Extension du Domaine de la Pute

On m'a récemment fait un commentaire comme quoi il y avait trop de "science" dans mes élucubrations, et pas assez de pornographie. C'est un fait avec lequel je suis bien d'accord.

Lorsque j'ai commencé ce blog, l'an dernier, à la mi-août, mon but était clair, et fort peu louable : je voulais narrer, sous pseudonyme, mes aventures sexuelles dans le délirant monde du célibat. C'était en quelque sorte une entreprise de catalogage minutieux de mes rencontres galantes, une façon de laisser mes amis proches se tenir eux-même au courant, et un espèce de "relevé" pornographique de mes conquêtes. On dira ce que l'on veut, mais quand on multiplie les feux d'artifice avec diverses demoiselles de tout aussi diverses provenances, on finit par perdre le fil.



Instrument de rigueur, donc, et "biographie" de ma libido gallopante. Toutefois, comme mes lecteurs réguliers ne sont pas sans le savoir, mon appétit sexuel s'est quelque peu calmé le 13 octobre 2005, quand j'ai fait la rencontre de Miss Bijoux. Ce fut un coup de foudre violent, qui m'a presque scié en deux, et qui m'a conduit à congédier toutes mes FWB ("friends with benefits") aussi couramment appelées "fuckfriends".

Exit la pornographie, donc, et je fus introduit aux joies de la discrétion. Mon pseudonyme d'Allan Oates aux oubliettes, je redevins Clifford Brown, ce bon vieil alias faisant davantage référence à Jess Franco qu'au célèbre jazzman.

Cette tournure, inévitable, et que certains déplorent, ne m'a depuis pas souvent permis de traiter de pornographie.

Tout d'abord parce que c'est quand même une tribune "publique" et avec laquelle je suis facilement associé, et ensuite parce que j'ai un peu peur que des yeux chastes s'égarent entre mes lignes et soient effrayés par mon "libéralisme". Bien que je me foute éperduement de ce que les gens peuvent penser de moi, on n'est jamais à l'abri d'une campagne de salissage. Et autant j'aime choquer... autant j'aime bien conserver quelques-unes de mes opinions pour moi. Pas par peur de la controverse, bien entendu; davantage par réserve.

*

Pour en revenir à la pornographie, je me suis toujours posé certaines questions. Questions morales, questions essentielles. Car j'ai moi-même - ne riez pas - un temps contemplé la possibilité de tourner mes propres productions, et d'y apparaître. L'aspect "prostitution" de la chose ne me répugne nullement; j'ai toujours cru à la responsabilisation extrême de l'individu, et chacun est selon moi maître de son corps. Qu'une junkie monnaie ses maigres fesses pour se piquer, c'est son problème.



Je ne suis donc pas "bloqué" au niveau moral. Payer des jeunes filles pour qu'elles exécutent devant une caméra un rituel auquel elles se prêtent volontiers dans le confort de leur foyer ne me semble pas incorrect.

Toutefois, si les paroles s'envolent et les écris "restent", la vidéo, elle, reste encore plus. Et la diffusion de la plupart des scènes tournées par des amateurs, de nos jours, se fait par le biais d'internet. Médium de communications auquel TOUT LE MONDE a accès, en partant du simple morveux de 12 ans jusqu'à la grand-mère dans le vent de 89 ans, de l'Alaska au Kuwait. Si une jeune fille est filmée en train de se prendre une bite dans le cul, et qu'un gentleman se vide ensuite les couilles dans sa face, tandis qu'elle sourit et envoie la main à la caméra, peut-être que le type en train de se branler devant son écran est son père. Ou son oncle. Ou son mari.



Les moeurs de notre société ont peut-être progressé, certes, depuis la période qu'on appelait "Grande Noirceux", mais je ne crois pas qu'une candidate au poste de vice-président de la Commission Scolaire des Haut-Vents obtiendra le poste, si un des membres du comité d'embauche se souvient soudainement que la raison pour laquelle la demoiselle lui dit quelque chose, c'est qu'elle était la star de "Laval Bukkake 23" qu'il a loué à son club vidéo la semaine dernière...

Il y a aussi bien sûr différents degrés d'intensité et des thématiques variées dans les "films de cul", et je le sais car j'ai été le malheureux gérant du Hollywood Vidéo Dépôt pendant presque trois ans, au début du siècle. Certains préfèrent un petit "film pour couples" inepte avec une histoire à dormir debout et des scènes de fesse à peine plus osées qu'une production diffusée à Bleu Nuit, et d'autres salivent dès qu'il y a du sang et des fluides corporels qui jaillissent jusque dans la lentille de la caméra. Chacun ses goûts.

Le consommateur traditionnel, lui, se situe à mi-chemin de ces tendances, et s'il a envie d'une belle bite il loue des films bi ou avec transsexuels, mais ne va jamais jusqu'au bout de la "gaieté". Denial, quand tu nous tiens...

*

Une autre tendance assez amusante : la médiatisation des porn stars. C'est soudainement une profession très "glamour" que de faire du double anal ou d'être la star d'un gang bang. Les siliconées de Californie se font offrir des contrats en dehors de leurs champs de compétence. Des stars du X apparaissent dans des productions hollywoodiennes. Des réalisateurs porno s'attaquent à de "véritables" films. Et en France, un réalisateur "mainstream" ne voulant pas se salir tourne des X sous pseudonyme : Martin Cognito.



On a longtemps cru qu'il s'agissait de Gaspar Noé, mais on s'est rapidement rendu à l'évidence : Noé ne ressentirait guère le besoin de se dissimuler s'il se lançait éventuellement dans la porno !

Oui, les moeurs s'allègent, des collégiennes en folie idolâtrent SHANE'S WORLD et tentent leur propre version, mais on n'en est pas encore au point où des adolescents discuteront ouvertement de leurs activités sexuelles avec leurs parents, au souper, en regardant une compilation de blowjobs parce qu'ils trouvent les nouvelles trop plates.

Tuesday, August 29, 2006

Pêche aux Motards

J'ai toujours trouvé fort amusant le concept des "pantoufles de ciment". Pas amusant dans le sens où j'aurais envie d'essayer un plongeon au fond du St-Laurent, mais bon, on a déjà vu une façon moins originale de disposer d'un corps, non ?



Les méthodes expéditives de "nettoyage" qu'emploient les membres de la mafia ou de quelques bandes de motards criminalisés sont certes grotesque, mais font parfois preuve d'une ingéniosité remarquable. Combien de fois a-t-on entendu parler de corps coulés dans le béton d'un édifice fraîchement érigé, ou dissous dans l'acide, ou découpés en d'innombrables morceaux et dispersés à touts vents ?

Sans que ça soit une coïncidence, je lis ces temps-cis un bouquin de Normand Lester et Guy Ouellette, sobrement intitulé "Mom". C'est, croyez-le ou non, la biographie non autorisée de Maurice "Mom" Boucher, un gros bonnet qui est, à ce que je sache, encore en prison aujourd'hui. Et c'est assez intéressant sous plus d'un aspect, notamment dans la description pstchologique de Boucher : en gros, un moron fini. Peut-être n'en suis-je qu'aux débuts du personnage, effectivement, et que ce dernier va soudainement devenir civilisé au détour d'une page, mais j'en doute.



C'est publié aux Intouchables. On n'aurait jamais deviné...

Dans le même ordre d'idées, j'ai revu hier HOCHELAGA, de Michel Jetté. C'est pas parce que je n'ai pas pu supporter HISTOIRES DE PEN qu'il fallait que je m'abstienne de revenir sur les lieux du crime.

Ces lieux : Cinéma Tops, Laval, 2000. Mes potes et moi avons décidé d'aller voir ce "film de motards" quelques semaines après sa sortie initiale, dans ce palace du film à 2.50$ où les spectateurs agissent souvent comme s'ils se trouvaient dans leur salon et dont la devise est : "It pay's to wait". L'apostrophe n'est pas de moi : il figurait vraiment sur leur banière à l'époque, et j'ai bien peur que ça soit encore le cas aujourd'hui.



HOCHELAGA, donc, se déroule sous nos yeux. L'histoire - bien racontée - de l'ascension d'un "Striker" au sein des Dark Souls, des bikers d'Hochelaga qui ont l'âge mental d'un garçon caractériel de sept ans. Le striker, c'est Dominic Darceuil, qu'on n'a pas beaucoup vu par la suite. Son meilleur ami, le skinhead Noze, est interprété par Jean-Nicolas Verreault, avec un maniérisme ne différant guère de ses rôles de simplet dans LA LOI DU COCHON ou encore DANS L'OEIL DU CHAT. Côté motards, beaucoup de sales gueules, dont un Deano Clavet en chef de bande.

Le film se veut informatif, nous renseignant sur les codes et habitudes des motards, et sur leurs traditions. Cette obstination sur l'appartenance aux "couleurs" - leur blason - reflète un autre problème de société, le "patriotisme aveugle". Que ça soit à une religion - les innombrables conflits au Moyen Orient, ça vous dit quelque chose ? - un pays - des américains s'offusquent qu'on brûle leur drapeau et vont jusqu'à tuer pour "l'honneur" - ou à une équipe sportive, certaines allégeances peuvent s'avérer discutables.

Ainsi, le spectateur apprendra qu'il peut être risqué de côtoyer de méchants garçons, et qu'il est facile, quand on manque de perspective, d'être manipulé dans la mauvaise direction. Une leçon qui n'a rien de nouveau, en somme.

*

Je faisais récemment référence à Troma en parlant de SEIZURE, et ça m'a probablement porté malchance. J'ai retrouvé ma VHS de BLOOD HOOK, intitulée "Pêche Humaine", et je me suis dit qu'un slasher débile ne faisait jamais de tort à personne. Wrong.



Peut-être est-ce dû au doublage, mais ce film m'a quasiment fait frire le cerveau. Je me prenais à souhaiter très fort, en cours de visionnement, que ça se termine le plus vite possible. Oui, c'est pénible. Et long. Et mauvais, très mauvais. Pensez-y : un groupe d'adolescents vient passer ses vacances dans un bled perdu du Wisconsin pour participer à un concours de pêche au brochet. On pourrait avoir mal au coeur à la seule lecture de ce synopsis, mais c'est pire que ce que vous croyez.

Les dialogues n'arrêtent jamais. Les personnages ont TOUJOURS quelque chose à dire. Le coupable que la direction du film nous suggère de soupçonner est sans cesse innocenté, nous donnant donc immédiatement un autre individu à surveiller. Il y a beaucoup de personnages, et la plupart d'entre eux ont des comportements excentriques et inexpliquables. Les événements semblents'étaler sur plusieurs jours, mais le tout est extrêmement confus. Les repères temporels ne nous sont donc d'aucun secours quand on essaie de glisser un peu de logique là-dedans.



Le film vaut le coup pour le brochet géant... et c'est tout. Peut-être avez-vous envie d'explorer ce que peut donner la débilité à l'état pur ? Si c'est le cas, BLOOD HOOK est pour vous.

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Mon copain Bruce Benson & moi organisons un lancement officiel pour notre blog Mirrorballs & Mirrorshades, et ça aura lieu le 6 septembre à la soirée Coconutz du Lola Lounge.

Je me suis collé à la réalisation d'un flyer amusant, dimanche soir, en revenant d'un week-end bien arrosé à Ottawa. Une marche sous la pluie m'a conduit jusqu'à l'épicerie, où j'ai acheté des noix de coco. Le nom du party : Cocoballz & Mirrornutz. Miss Bijoux et moi cherchions donc à recréer une impression de fête avec ces simples éléments : des noix de coco et des boules disco.



Notre "nature morte" une fois en place, il fallait couper une noix en deux pour y insérer les mini boules disco empruntées à Mr. Hairdresser. Je me suis muni d'un couteau relativement efficace, et j'ai commencé à scier. Vous auriez dû voir ça ! Il aurait fallu être Hercule pour en venir à bout dans un délai raisonnable !! Une fois la noix sciée, je me suis rendu compte qu'elle était à moitiée pourrie. Métro Bigras de la rue Gauthier : là où les fruits sont trop chers... et pas bons !

Nous avons voulu insérer dans l'image des glowsticks "de party", ayant la forme de "drink shakers", mais comme j'avais acheté ces bestioles deux ans auparavant, nous n'avons bien sûr obtenu aucun résultat en tentant de les allumer. J'avais aussi des sparklers datant de la vieille école qui brûlaient après cinq minutes de chauffage à la flamme d'un briquet. Ceux que Miss Bijoux a trouvé dans son coffre à sortilèges brûlaient plus vite que leur ombre.

Nous sommes quand même parvenus, au prix de multiples efforts, à atteindre un résultat - flou - respectable. Reste à savoir, maintenant, si le party que promouvoit le flyer va être réussi !

Friday, August 25, 2006

Embarré Dehors

Il m'arrive d'être assez épais. Prenez hier soir, par exemple. Après une soirée complètement débilitante au bureau, je me suis dépêché de rentrer à la maison en vélo, et en arrivant chez moi j'ai réalisé qu'il me manquait certains ingrédients pour le souper que je projetais de me cuisiner.

J'ai donc posé mon au salon, foutu mon sac par terre, et empoigné mes clés pour sortir. Toutefois, juste avant d'ouvrir la porte, je me suis souvenu des multiples bouteilles de bière vides qui traînaient à la cuisine, et j'ai donc reposé mes clés pour aller les chercher. J'ai retraversé l'appartement en entier, et je suis sorti, tout simplement. Depuis quelques temps nous avons une nouvelle porte qui se ferme et se barre automatiquement dès que l'on sort. Je me suis donc rendu jusqu'à la rue et j'ai réalisé que j'étais en train d'oublier mon porte-feuille.

En faisant volte-face pour aller le chercher, une sirène alarmante a retenti dans ma cervelle et j'ai compris la merde dans laquelle je m'étais foutu : je n'avais même pas amené mes clés !

Avec Miss Bijoux à l'extérieur de la ville et mon propriétaire en vacances jusqu'au 1er septembre, ça me faisait une belle jambe. Je me retrouvais sans porte-feuille, sans clés, sans rien, sur la rue, avec pour seul compagnon mon manteau de cuir. J'ai commencé par marcher jusque chez Mr. Moto, mais il n'était pas là. Une jolie jeune fille que je n'ai pas tout de suite reconnue m'a ouvert la porte. Elle m'a informé que Mr. Moto était à Québec, que son coloc était en camping on ne sait trop où, et qu'elle s'apprêtait à sortir. Elle m'a quand même laissé passer quelques coups de téléphone et me suis rendu chez Mr. Hairdresser.

Je n'ai pas pu sortir le recyclage ce matin...

Il m'a fait une bonne sandwich, et on est allé acheter de la Sapporo pour regarder LES DEUX ANGLAISES ET LE CONTINENT de François Truffaut. J'ai dormi sur le divan et j'ai pris une longue marche pour venir au bureau aujourd'hui. Je me suis nourri toute la journée au BBQ corporatif - drôle de coïncidence ! - et j'en ai ma claque des burgers à moitié cuits. Quand je rentrerai chez moi ce soir, Miss Bijoux sera revenue et je serai soulagé.

*

Parlons-en, de ces DEUX ANGLAISES ET LE CONTINENT ! Truffaut adapte en 1971 un roman de Henri-Pierre Roché dans lequel le beau Claude va passer un été en Angleterre, chez deux soeurs, et où il tombe amoureux de Murielle, la rousse. La narration nasillarde est assurée par Truffaut lui-même, un fait plutôt amusant qui vaut son pesant de cacaouettes.



Toutefois, le "director's cut" dure 2h10 et en paraît trois. On a droit à la valse surannée des sentiments d'un trio, et tout cela est immensément "daté". Lorsque les vues du personnage principal (interprété par un Jean-Pierre Léaud plutôt pincé, mais toujours aussi sympathique) sur l'amour "libre" interviennent dans le paysage, il est déjà trop tard : on a depuis longtemps fait une surdose de jupes longues et de corsets.

Film d'époque poétique et somptueusement filmé, qui suit de près les tourments amoureux de ses protagonistes, LES DEUX ANGLAISES ET LE CONTINENT est bercé comme presque toujours chez Truffaut par la musique de Georges Delerue, qui y tient un petit rôle.



Il est ironique de penser que Truffaut, se fâchant dans les années '60 contre le "cinéma de papa", ait pu tourner quelque chose d'aussi "noble" et intemporel. Le film aurait pu être tourné à n'importe quelle époque tant il est lumineux et universel. Peut-être que ces questions de relations entre anglais et français, séparés par la manche et la barrière du langage, sont intéressantes pour les européens, mais elle m'ont paru un peu fastidieuses, presque autant que la bourgeoisie manifeste des personnages, qui relèguent leurs soucis financiers au premier plan.

C'est donc en face d'un très "beau" film que l'on se retrouve ici, mais on reste déçu que Léaud n'y apparaisse pas dans la peau d'Antoine Doinel, que le sujet ne soit pas "contemporain", et que ça nous paraisse si long !

Thursday, August 24, 2006

It Happened Here

Val-Morin, 1974. You never would have thought.

With the recent release of WORLD TRADE CENTER, a movie I did not dare seeing, after reading what the media had to say about it, Oliver Stone has resurfaced in the cinematic landscape. Forgotten after his last few duds (ALEXANDER, anyone ?), Mr. Stone, whose modest debuts in Hollywood were done as an actor, appeared in THE BATTLE OF LOVE'S RETURN (1971), the second movie Lloyd Kauffman ever directed, and the first feature to be produced by the now legendary Troma studios.



Stone wrote a few worthy screenplays, including MIDNIGHT EXPRESS in '78 and SCARFACE in '80. He became a director in 1974, shooting his first full lenght right here in Val Morin, Québec. The beautiful house near the lake, in the quiet Laurentides, was the perfect setting for the story about to be told.



Edmund Blackstone (Jonathan Frid) is a writer working on a horror title intended for children, and his wife Nicole (Christina Pickles) has invited some guests for the week-end in their country retreat. Intrigue and games start almost right away. The guests are from various social backgrounds, and they all know each others pretty well. The Hughes (Joseph Sirola & Mary Woronov) are rich, but the Kahn's (Anne Meacham and Roger de Koven) are not. Troy Donahue is a rocker trying to bang Mr. Hughes' wife, while the rich man hits on the maid.

The first night, strange things happen, and the guests, once they retire inside the home, feel spied on. A small face appears at the window. The maid disappears. All of a sudden, a French-Filipino midget (the delirious Hervé Villechaize) breaks a window and fights off the guys. The Queen of Evil (Martine Beswick) appears with her big black bodyguard and tells them, in substance, that at dawn they'll be dead except for one survivor.



We might not get it at first, because the "answers" we're seeking do not come right away, and to be honest the whole thing does not make a lot of sense. Things will slowly be explained, but when the ending credits roll on, there are still some questions in the air...

Most of all : why ? Having characters come to life can be interesting, but there's usually at least a partial explanation. Here, the tormentors just appear and do their job. Martine Beswick is sexy as hell, and Villechaize's accent is loads of fun - especially when he says : "You fancy yourself superior to me ? I'll deal with you later !"



Yes, most of the persons killed do appear self-centered and act with questionable ethics, but do they deserve death ? Was Stone looking for an excuse to use the eternal contrast offered by a giant and a midget ? Was this Canada - USA co-production considered worthy at the time ? How can you compare the guy who directed SEIZURE back in the days to the "renewed" Oliver Stone who directed political opus like JFK & NIXON ?

*

Louiseville, 1975. It's cold at "Le Château" and the boss needs an exotic dancer to warm the locals' blood.

Gina (Céline Lomez) is a sexy stripper sent there by her boss to "entertain" the slackers living there, who seemingly have nothing else to do than hang out in an abandoned ship on the frozen river, and ride their skidoos all day while drinking booze. During her first meal at the hotel she sleeps in, she befriends a gang of fellow montrealers, four guys in town to shoot a movie about textiles. The hot blooded skidoo gang, after an escalating series of incidents, come to the club where Gina dances and decide to have their way with her once her shift is over.



As much an exploitation piece than a fine social commentary on another kind of "exploitation", the textile sweatshops of "no future" small towns, GINA is a classic rape & revenge b-movie as conceived through the lens of an autheur. A part of the movie has to be autobiographical, since Arcand shot ON EST AU COTON A YEAR LATER, in '76, where he is seen interviewing textile workers and asking them questions about their working conditions & environment. It's not clear which idea came first, but it's a strange mirror for sure : in GINA, the cinema team is sent to Louiseville by the fictional NCB (National Cinema Board), and ON EST... was produced by the NFB.

The climate of small towns comes to life quite well, as the skidoo gang, led by the late Claude Blanchard, sounds especially truthlike : guys with nothing to do except boozing and going around town, looking for trouble.

Two members of the fictional cinema team would go on and have a brighter future : Serge Thériault, one half of the comical duo Ding & Dong, has become a familiar face in local TV series and popular movies, such as the "Les Boys" quadrilogy. And Gabriel Arcand, Denys' brother, also played a few starring roles since then, most memorably as a shady rocker in LE DÉCLIN DE L'EMPIRE AMÉRICAIN.



Lomez is the absolute star here, angel of vengeance and talented stripper : she speaks spanish, english & french, and has quite an exquisite body. Her "attributes" were put to good use in many movies of the era, starting with L'INITIATION in 1970, when she was 15. She appeared in Arcand's RÉJEANNE PADOVANI in 1973, the same year she played a waitress in Maurizio Lucidi's LAST CHANCE HOTEL, an italian production shot in a Québec small town and also featuring Fabio Testi and Ursula Andress !! It is rumored that nowadays, she teaches at Concordia University, but it is an information I could not verify...

The ending of the movie is brutal, and features a chase that has to be seen to be believed : a purple Plymouth Roadrunner roaring and chasing skidoos on snowy streets. It's a climax that does not put an end to the movie; instead, a funny cameo by Donald Pilon wraps things up.

The movie also features a very groovy musical theme composed by Michel Pagliaro and Gabriel Arcand, with an unforgettable bassline rolling through drum crashes and an orgy of electric guitar riffs. Dorothée Berryman, Donald Lautrec, Denise Filiatrault and Marcel Sabourin also appear, as does Frédérique Collin, playing a textile employee that the filmmakers befriend. GINA is a movie that I highly recommend to anybody, curious or not, as it's as entertaining for the eyes as it is for the brain.

Wednesday, August 23, 2006

Joe la Banane

Il est temps que je vous parle de mon obsession pour Bud Spencer. Obsession qui remonte à ma plus tendre enfance, à l'époque de la VHS géante, et des diffusions "classiques" du petit écran. Mon père policier - qui prend sa retraite en septembre après presque 30 ans de bons et loyaux services pour la ville de Shawinigan - au risque de coller au cliché, aime bien les "films de police". On a donc vu plus d'une fois la moustache de Chuck Norris apparaître dans notre télé, mais on a aussi vu la barbe de Bud qui, même quand il ne joue pas un flic de Miami, sait donner des claques là où ça résonne.



Nous avions donc, à la maison, une jolie collection de VHS enregistrées en mode EP (Extended Play pour les idiots), qui contenaient une moyenne de trois films par cassette. Et parmi l'impressionnante sélection figuraient pas mal de films du duo Spencer / Hill. Éternels antagonistes, le gros et le petit, le lent et le rapide, barbe noire et cheveux blonds, ils faisaient la "paire" parfaite. Ils ont été un "success story" italien diffusé mondialement, et ont même généré des imitateurs ! Les italiens, rois du rip-off, qui se pillent entre eux ! Faut le faire...

Bud Spencer, de son vrai nom Carlo Pedersoli, est tout comme Fernando Sancho un "bon gros". Le genre de colosse qu'on a envie d'avoir comme ami. Un acteur au registre physique certes limité - autant de l'angle dramatique que moteur - mais au degré de sympathie proportionnel à son tour de taille. Sa "collaboration" avec Terrence Hill, dont le véritable nom est Mario Girotti, remonte à loin : en 1951, un film de Dino Risi, VACATIONS WITH A GANGSTER, les rassemblait (c'était leur premier film à tous les deux) mais c'est seulement à la fin des années '60 qu'ils ont commencé à être exploités sous la forme d'un duo comique dans une série de spaghetti westerns, dont le plus célèbre demeure MY NAME IS TRINITY.



Le reste, c'est de l'histoire, comme le veut le cliché consacré.

Quand les scénaristes ont commencé à s'essouffler, nos deux compères se sont mis à faire équipe seuls, chacun de leur côté, et Spencer s'est spécialisé dans le "film musclé pour grands enfants" : un sous-genre lui appartenant entièrement, qui se caractérise par des fables moralisatrices peuplées de personnages caricaturaux, d'humour enfantin et de scènes de bagarre hautes en couleur.



BANANA JOE est un de ceux-là. Il a longtemps hanté mon esprit grâce à sa chanson-thème, composée et interprétée par les fameux frères Guido & Maurizio de Angelis, mais je ne l'avais jusqu'ici jamais visionné.

Spencer y personifie Banana Joe, un gros fainéant qui cultive des bananes dans le fond de la jungle, avec ses 20 fils et le reste du petit village qui semble lui "appartenir". On ne saura jamais comment il est atterri là. C'est lui qui est chargé de partir en bateau, chaque semaine, pour aller échanger des bananes contre des provisions pour ses concitoyens. Un bon jour, à son réveil, il aperçoit trois arpenteurs qui sont en train de mesurer son terrain. Ils sont mandatés par Torsillo, un riche industriel de la région, pour commencer à y installer une usine de traitement des bananes. Spencer les fout dehors à coup de pieds dans le cul, mais lorsqu'il visite subséquemment le port où il a ses habitudes pour aller échanger ses bananes, un policier confisque son bateau et lui signifie qu'il a besoin d'une "patente" pour faire le commerce des fruits. Le reste du film racontera donc la quête bureaucratique du gros Bud.



Tourné quelque part en Amérique du Sud en 1982, BANANA JOE est un film typiquement jouissif réalisé par Steno. Le scénario a été supervisé par une équipe qui a fait ses preuves : Steno, Mario Amendola, Bruno Corbucci & Spencer lui-même ! On y retrouve tout ce qui nous fait habituellement jubiler devant une telle oeuvre : un Banana Joe qui ne comprend pas trop ce qui lui arrive, qui tombe en amour, et qui fout des râclées aux méchants tout en leur donnant une leçon de savoir-vivre.

On peut presque dire que les films de Bud Spencer sont des "contes moraux" pour le "petit" peuple : la bonté finit toujours par y triompher, et les bons sentiments y pleuvent. Bud se heurte ici à l'absurdité bureaucratique et à l'industrialisation sauvage. Il faut le voir démolir à coups de masse, en quelques minutes, un casino que des hommes ont pris des semaines à ériger !

Cette comédie ne manque donc pas de rythme, de blagues, de bagarres ou de bananes ! Peut-être que certains d'entre vous y noteront une certaine absence de subtilité, mais quand on regarde un cultivateur de bananes de 7 pieds mettre une ville à sac pour obtenir un document officiel, il faut s'attendre à tout !

Tuesday, August 22, 2006

Three Sides of Hollywood

I can't say I'm a big Hollywood movies fan. I like my flicks too twisted to fit in the "popular" mold. But I recognise good directing when I see some, and I am not stubborn. Which is why, after reading about SNAKES ON A PLANE and seeing the 2nd part of the FINAL DESTINATION trilogy, I decided to investigate on the elusive David R. Ellis, and more precisely another movie that he directed, CELLULAR.



This one was released shortly after PHONE BOOTH, and they both share the same script writer : fast-pace specialist Larry Cohen. Larry doesn't direct much, these days, but his scripts sure get picked up fast !

So when the movie begins, we don't really "get" what's going on. Kim Basinger is kidnapped and thrown in a dusty attic by Jason Staham. What gives ? We then see two teenagers walking on a L.A. dock and cruising for booty. One of the guys runs into his ex (Jessica Biel) and she accuses him of being selfish. He desperately wants to get back with her - can't blame him - and he promises to do something worthy, fast. He'll get the occasion when, several minutes after departing from the dock, his phone rings and a lady, on the other line, tries to convince him that she needs help and that he's the only guy who can help her.



How are these two stories related ? Obviously, they are. We are not watching a movie about destiny, here. We're watching an action-packed thriller that combines a time-tickling suspense, car chases, rotten cops and a "day spa". That's right.

With players like William H. Macy and Rick Hoffman (who seems to have a long "shit talker" carreer ahead) you cannot go wrong. The real hero of the movie here is a cellular phone (hence the title), and not the handsome young lead Chris Evans, because he's so generic that you won't even know who is in two or three years. All you'll remember is that it was one hell of an action movie and that Jason Staham, whatever role he's playing, always looks and acts the same, and that you cannot picture him WITHOUT a gun in his hands - a British Bruce Willis, if you will.

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Hollywood can also be mocked. And it's something the semi-mockumentary THE INDEPENDENT does pretty well.



Stephen Kessler crafts a hell of a flick, which presents B-movie icon Morty Fineman (played by Jerry Stiller, Ben's dad - who coincidentally also played George Costanza's father in Seinfeld) as he slowly starts falling in the depths of Hollywood. Never one to go with the flow, he has directed 437 movies, all of them carrying a social message, and all of them including Fineman's favorite ingredients : "Tits, ass and bombs". Morty begs his daughter (played by Janeane Garofalo) to become the president of his small production firm, and she does, only to regret it after a couple of weeks.

Fineman wants to get back on his feet and start shooting another movie. But his creditors are knockin'. And the check is most definitly not in the mail. He can't seem to sell his back catalogue for a reasonable price, and no festival will have him as a guest or screen one of his films.



The main story is told in a regular narrative style (read : fictious), ponctuated by testimonials from real film makers (Ron Howard, Roger Corman, Ted Demme, Peter Bogdanovitch, etc) and by extracts from his various oeuvres (in which the often hilarious and never aging Fred Williamson seem to have played a major part).

The jokes are numerous and clever, and anybody remotely interested in the B movie business will find a reason to laugh out loud or at least smile. 437 movies seem like an awful lot, even in the savagely shot world of exploitation cinema, but the morals, shooting methods and crew handling of Morty Fineman are inspired by real events - undoubtedly.

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Hollywood can be mimicked - such as when an italian team comes to Florida to shoot a "horror thriller", as is the case with Umberto Lenzi's extravagant 1988 entry NIGHTMARE BEACH.



Don't ask me why - apart from a latent desire to BE americans - these italians were so fond of Florida at the end of the 80's... It looks like it was their promise land; Bruno Corbucci shot several Bud Spencer flicks there, Alberto de Martino made "Miami Golem", and Lenzi would return in '90 to shoot COP TARGET (as "Humphrey Humbert").

For NIGHTMARE BEACH, Lenzi americanised his name and became Harry Kirkpatrick. An a.k.a. is "Welcome to Spring Break", and it gives you a nice idea of what you're getting into. A guy nicknamed "Diablo" is executed on an electric chair at the beginning, convicted of having viciously killed a young girl. Gail (Sarah Buxton), her sister, watches him die. So does Strycher (John Saxon), the cop who got him there. A few days later, two football players from another town check into their hotel, ready to spend an unforgettable week of sand, booze & pussy. The members of a biker gang and a series of gruesome electrical murders will keep the cops busy, and make our friend's week after to stomach than expected.



And once the ending credits of this movie roll, you end up being divided. The character's motivations are so questionable at times that something seems unexplained. But you can't quite put your hands on it.

And frankly, Lenzi doesn't disappoint : as always, the action is constant, the dialogues are funny as hell, and the seriousness is only on the surface. The man is playing with the genre's codes, and is having fun, a pleasure that is communicated to the viewer. It's almost easy to guess who's the next victim, but not who the killer is ! And this information is about the only thing that Lenzi manages to hide until the "shocking" end.

Claudio Simonetti composed a low grade rock score filled with cheesy synth lines, and the killer's "theme" plays every time things get menacing. The biker gang is pure cliché'd fun - denim, leather and attitude.



Sarah Buxton, the lead female, is constantly sporting high waisted pants or hitched up skirts, and patrons at the "club" she's bartending in hit on her like crazy. Our man Skip (Nicolas de Toth, the "hero") didn't do much in the cinematic field, except a short role in Larry Cohen's THE STUFF in '85, and is just okay here. The french dubbed version I have seen is probably filled with intentional silliness - when a cop asks the mayor about what he'll do about the killings, he mumbles : "Non mais, est-ce que je vous demande comment votre femme fait cuire une dinde ?!"

NIGHTMARE BEACH is a fine example of why I keep doing what do - once in a while, you find a few good apples under a rotten tree.

Monday, August 21, 2006

Passé Dans la Souffleuse

J'ai mal à la tête. Résultat d'une brosse un peu expérimentale aux Poppers, Mojo et autres Johnny Bootlegger, calque de celle que Mr. Finances et moi nous étions envoyé à la fin de l'été dernier. On pourrait dire que je n'apprends jamais, mais je préfère vous avouer la vérité : je m'en fous !



Mon copain Jeff Grosse était derrière les tables tournantes hier soir au Balroom, et pas mal tous mes amis étaient assez surpris de me voir débarquer. Ce fut bien plaisant, mais à mon retour à la maison j'étais mort de faim et je me suis mis en tête de lire le MacLean's que je viens de recevoir, ce qui m'a fait me réveiller avec la pire migraine qui soit un peu avant midi. Ma forme est loin d'être optimale mais je suis quand même au bureau, en train d'attendre que suffisamment de temps ne s'écoule pour que je puisse quitter.

Si je survis aux handicapés du volant dont la route est peuplée, je survivrai sans doute aussi à mon lit.

*

Parmi mes innombrables visionnements du week-end - dont vous entendrez probablement parler à profusion au cours de la semaine, bande de veinards - figurait une oeuvre de l'éternel Ruggero Deodato, "Phantom of Death", tournée en 1988, et que je n'avais pas encore vu. Surprenant de ma part, certes, mais pas si surprenant que ça quand on voit la quantité incroyable de VHS qui traînent chez moi.



La jaquette de la VHS, évocatrice, suggérait un film un peu mou, mais rassurant, comme lorsqu'on s'installe dans de confortables pantoufles et que l'on se retrouve en terrain connu. La réalisation de Deodato, sans nous bousculer, nous prend par la main et nous amène faire un tour du côté bourgeois de la société, dans l'entourage immédiat du célèbre pianiste Robert Dominici (Michael Yorke).

Dominici l'a plutôt facile : adulé par ses amis et fans, il semble vivre de son art sans trop de problèmes, a une jolie copine et une amie qui éprouve pour lui un peu plus que de l'amitié (Edwige Fenech). De légères tensions accablent son couple, mais elles seront rapidement réglées quand la jeune fille, après avoir couché avec le meilleur ami de Robert, sera sauvagement trucidée à la sortie d'une gare. Parallèlement, l'inspecteur Datti (Donald Sutherland) enquête sur le meurtre d'une femme médecin ayant cédé à des coups de sabre, et ses pistes l'amèneront à croiser le destin de Dominici, qui ne se sent pas aussi bien qu'il le devrait...



Deodato signe ici une fable fataliste assez agréable à regarder, mais un peu longue. L'idée de base est terrifiante : une maladie dégénérative, qui affecterait surtout les enfants, fait vieillir le corps en "accéléré" et précipite la mort. Seulement Dominici, qui en est atteint, la voit se développer seulement à la fin de sa vingtaine.

Le maquillage qui fait vieillir notre personnage, au fil des semaines, comme s'il était à l'intérieur du miroir de Dorian Gray, est magistralement réussi, d'autant plus que l'on a facilement accès à des photos de Yorke de nos jours, presque ving ans plus tard, et que le vieillissement dont il est victime dans le film est à peu près similaire au passage des années (réelles) sur ses traits. Sympathiques effets spéciaux, donc, qui ne se limitent pas aux maquillages : les mises à mort aussi soudaines que réalistes sont percutantes, et brutales. Geysers de sang et coupures diverses sont au rendez-vous.



Les interprétations sont difficiles à évaluer avec les ravages relatifs du doublage français, mais personne ne vient niveler vers le bas les efforts de l'ensemble. Deodato effectue comme à son habitude un léger caméo, amusant comme tout. Yorke est fort correct, même avec l'épaisse couche de maquillage qui lui recouvre le visage. Donald Pleasance semble toutefois être sur le pilote automatique, faisant appel à quelques clichés dignes de Bud Spencer pour transmettre son désarroi. Edwige semble sous-utilisée et on la voit apparaître de temps à autres, toujours aussi belle, mais mystérieusement pas toujours "mise en valeur". Il ne s'agit certes pas d'une grotesque comédie sexy, d'où la retenue de Ruggero, mais quand même : les fans restent sur leur appétit.

Le titre italien se traduit vaguement par "Un délit peu commun" mais je préfère un des titres de distribution américains, plus imagé : "Off Balance".

*

Factotum, un film de Bent Hamer (réalisateur de Kitchen Stories), vient de prendre l'affiche aux USA vendredi dernier. Où est-il sur nos écrans montréalais ? Nulle part. Malgré la présence de Matt Dillon et le fait qu'il s'agit d'une adaptation d'un roman de Charles Bukowski, aucun distributeur n'a tenu à s'en emparer. Un peu moche, si vous voulez mon avis. Déjà qu'on ne capte pas HBO au Canada, et qu'on ne peut donc pas voir le dernier Spike Lee, un documentaire de quatre heures sur Katrina et son impact sur la Nouvelle-Orléans...

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Parlant de mocheté, c'est avec une réelle tristesse que j'ai appris hier le décès de Claude Blanchard, à 74 ans. L'article infiniment bref du Métro que j'ai lu ce matin ne stipule pas comment ou de quoi il est mort, mais ça n'a pas beaucoup d'importance, je suppose. Nous venons une fois de plus de perdre un remarquable pillier de la culture populaire québécoise.



Blanchard, un habitué des café-spectacles, des boîtes à chanson et du théâtre burlesque, était depuis la fin des années '80 surtout connu pour sa présence dans de nombreux téléromans ou séries du petit écran québécois - parmi lesquels figurent Virginie, Music Hall, et surtout Omertà - mais a, en 1975, participé à deux films d'exploitation inoubliables : MUSTANG, de Marcel Lefebvre, et GINA, de Denys Arcand.

Dans MUSTANG, il interprétait le rôle de Cossette, qui se plaisait à répéter, chaque fois qu'il présentait l'entrée en scène du cheval maudit, pendant le rodéo : "Mustang, un cheval vicieux et méchant !". Il tenait tête à Willie Lamothe avec sa "face de baveux". GINA, un peu plus controversé, le voyait apparaître dans la peau de Bob Sauvageau, chef de la gang de motoneigistes de son petit village, et instigateur du viol collectif de la belle Céline Lomez, qui lui lançait, d'un air dégoûté, jambes ouvertes : "Next !". Après une chasse à l'homme d'une violence inouïe dans la nuit paisible de la campagne, il tentait d'échapper à sa mort certaine sur son bollide, mais finissait par passer dans la souffleuse municipale, qui recrachait ses morceaux sanguignolents dans un banc de neige en guise d'épilogue.

Blanchard l'a fait, il est maintenant "passé dans la souffleuse". Je ne le croisais pas souvent, en bon médiaphobe que je suis, mais chaque fois que j'apercevais sa bonne bouille de chien fidèle, toute plissée, je ne pouvais m'empêcher de me dire qu'il avait l'air bien sympa malgré ses dehors bourrus. Salut, Claude !

Friday, August 18, 2006

A Year and a Day

Yesterday marked the first anniversary of Porn Science. A year already ?



So many things happened since then that I hardly kept track. I have done my best documenting them here, but there were often circumstances during which I was unable to do that. Months away from my computer - well not really, but I'm able to indulge in some little lazyness from time to time, and I guess that I declined to comment more often than not.

So I guess it's time to wish myself a happy birthday !!

A toast to many more years...

Flottements

Peut-être ai-je l'abdomen trop plat - on dirait que j'attire vraiment la sympathie de mes collègues de travail quand vient le temps d'offrir de la nourriture. On va prochainement me rebaptiser "la poubelle". Si une dame n'a plus besoin de son lunch, pour quelque raison que ce soit, il y a de bonnes chances pour que ça soit moi qui en hérite.



Je peux arriver au boulot les mains - et l'estomac - vides et en ressortir bourré comme un baril trop plein. On me fait des offrandes comme à un empereur impitoyable. En plus des dons de toutes sortes, nous avons régulièrement des journées "thématiques", où le thème rime bien souvent avec "bouffe"... Journée pizza, journée chips, journée poutine... Et je ne blague même pas ! Au sein d'un centre d'appel où sévit une certaine tendance à l'embonpoint, c'est un choix tout à fait judicieux.

Quoiqu'il en soit, j'ai aujourd'hui hérité d'un lunch de mon assistante, et d'un plat surgelé - pétoncles à la méditéranéenne - de la part d'une autre collègue. Je suis bien nourri par toutes les femmes présentes dans ma vie et en bonne voie de prendre quelques livres. Seront-elles de trop ?

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Ma collègue en délirium tremens, Caron, m'a mis au courant d'une bien triste nouvelle : Fernand Gignac n'est plus. Ce qui nous propulse dans le passé beaucoup plus efficacement qu'une hypothétique machine à voyager dans le temps... Flashbacks de ses succès, dont le seul qui me vient en tête : "Donnez-moi des roses". Souvenirs confus d'une brosse dans le bas de la ville de Shawinigan pendant un festival quelconque, aucours duquel monsieur Gignac était venu faire la cour à des autobus entiers pleins de retraitées pendant un concert dont les échos résonnaient jusque sur les parois de nos cervelles molles. C'était ça, non ? Comme Nana Mouskouri, l'éternelle lunettée, le Gignac faisait dans "la musique de vieux". Mais ô combien tendre.



Côté petit écran, le visage bien connu de Fernand est apparu dans de nombreuse séries aujourd'hui mythiques, dont "Symphorien" à la fin des années '60, "Entre Chien et Loup" dans les années '80, et plus récemment "La Montagne du Hollandais" dans les années '90. Mais les séries au Québec, outre l'intuable Virginie et les éternels attardés de Watatatow, ça ne dure jamais bien longtemps. C'est aussi court que notre supposée mémoire collective.

Gignac est quand même passé du côté obscur, en 1975, en apparaissant dans la comédie burlesque POUSSE MAIS POUSSE ÉGAL, aux côtés de Gilles Latulippe et de la délectable Céline Lomez, qui en profitait au passage pour interpréter la mémorable chanson-thème du film.

Même si, récemment, on n'a pas beaucoup entendu parler de lui, monsieur Gignac restera encore longtemps dans nos pensées, y projetant une image de gentil grand-papa fumeur de pipe et flirtant du coin de l'oeil avec les mémés.

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Mon ami Matt Dubois, suite à l'évocation de notre hit "La Mort d'un Bûcheron", m'a écrit pour me dire qu'il était parvenu à recruter Yves Lever & Micheline Lanctôt pour le jury de son festival. Chapeau ! On ne s'éloigne pas de la thématique culturelle "québécoise" ici car Lever et Lanctôt sont deux fers de lance de l'identité magnifiée à travers la lentille d'une caméra. Lever en tant que critique et historien, et Lanctôt en tant qu'élément vivant de cette même histoire.

Curieux que ça se produise alors même que mon intérêt pour le film québécois dit "d'exploitation" se ravive lentement mais sûrement... Il ne manquerait plus que Jean Lafleur me téléphone demain matin. Ce qui ne serait jamais aussi saisissant que de rentrer chez soi pour entendre la voix de Daniel Lesoeur sur la boîte vocale, mais c'est une autre, très longue, histoire...

*

Avez-vous déjà entendu la rumeur voulant que des méchants garçons arpentent le Centre Eaton pour y recruter d'innocentes jeunes filles susceptibles de jouer dans leurs vilains pornos ? On peut comprendre, en passant souvent par là, pourquoi l'endroit serait idéal pour du recrutement en direct : les demoiselles sans attraits y sont plutôt rares. Un passant distrait pourrait facilement foncer dans un mur s'il se laissait emporter par un booty flottant par ci, ou une paire de faux seins par là.



Et ça serait parfaitement logique. Où peut-on trouver des jeunes filles se qualifiant elle-mêmes de "high maintenance", ayant tendance à dépenser beaucoup de fric en vacuités vestimentaires, et prêtes à faire des compromis pour atteindre un certain train de vie ? Dans un centre d'achats !

Dans un autre ordre d'idées, après les attaques médiatique envers Omnikrom et Black Taboo, et leur crudité langagière, voici qu'un rappeur local défraie encore une fois la manchette, mais pour des raisons différentes. Mic Life, un nouveau venu, a tourné pour sa chanson "Putes" un clip mettant en vedette trois actrices pornos... et lui-même, filmé en train de joyeusement s'occuper de ces dames. Et ça n'est pas que suggéré : c'est carrément hardcore.

Mic Life ne fait pas semblant : il embarque carrément dans cette culture mysogine et pousse l'audace jusqu'à tourner lui-même dans son clip, sorte d'exploit de Caligula des temps modernes. Rien de bien édifiant, ne vous en faites pas, mais on se demande tout de même à quoi peut bien servir ce coup de pub : qui, outre les internautes curieux et le "crew" du rappeur, va voir le clip ? Certainement pas les auditeurs de Musique Plus...

On ne comprend donc pas trop pourquoi ça a été tourné, ni ce que nous apporte le fait de voir du sexe graphique. Preuve de la virilité de l'artiste ? Égo trip ? Fantaisie réalisée aux frais d'on ne sait qui ? Le mystère reste entier.

*

Avez-vous déjà rêvé d'en voir un peu plus de la belle Lucie Laurier ? Vous le pouvez, maintenant, grâce à un clip diffusé depuis quelques jours sur YouTube. Pas aussi radical que le clip de Mic Life, certes, mais on ne crachera pas sur ce qu'on nous donne à voir !



Que ? Lucie Laurier a été interviewée par Mike Gauthier, fin juillet, dans le cadre d'une offensive promotionnelle pour la sortie du film BON COP, BAD COP. Elle portait une camisole tellement décolletée que son "nipple" a été exposé pendant quelques instants avant qu'elle ne s'en rende compte et que le tout ne soit rectifié. Mais un/e petit(e) vite a conservé une copie du plan "controversé" et l'a posté sur YouTube, où il a été vu environ 22 000 fois en deux jours. Merci, La Presse, pour ces infos essentielles.

Lucie Laurier, qui a tournée dans quelques films de série B pendant sa brève période "hollywoodienne", est entre autres apparue dans le thriller "Stiletto Dance" en 2001, un TV movie où elle donnait à voir aux spectateurs un aperçu immédiat de sa splendide poitrine siliconée. Des images capturées de cette performance se trouvent - facilement - depuis lors sur le web sans que quiconque n'en fasse un drame.



Une actrice se dévêt de son propre chef, probablement en échange d'un très respectable cachet, pour les "besoins" d'une production à petite échelle que pas grand monde n'a visionné depuis. Ce qu'il en reste, sur le web, c'est l'essentiel : la nudité. Et personne ne peut moralement s'en indigner, car ça fait partie de ce que l'on appelle "les risques du métier". On peut se rassurer en se disant qu'au moins, c'est beau, que c'est infiniment plus plaisant que, disons, une décapitation iraquienne, et que ça rend la maman bien plus maternelle.

Maintenant, un misérable téton est exposé et tout le monde s'énerve ? Revenez-en ! Je crois que, de nos jours, pas mal tout le monde sait de quoi a l'air une poitrine, et celle de Lucie Laurier n'est sans doute pas la plus laide, alors qu'y a-t-il de si indigne là-dedans ? Le plus indignant, sans doute, est que le fameux extrait n'est même plus disponible en ligne !

Je crois que les médias en mal de sensations fortes auront toujours besoin de sensationnalisme, et les fausses ingénues de raisons de s'indigner. C'est correct, Lucie, il ne nous choque pas, ton "nipple". On t'aime bien quand même.

Thursday, August 17, 2006

La Ville a des Yeux

Les montréalais ont une dangereuse tendance à ne pas utiliser leurs feux clignotants, à ne pas regarder la route qu'ils s'apprêtent à traverser, et à utiliser la signalisation routière et les intersections le moins fréquemment possible. Je le sais car j'en suis un. Je suis quand même un individu prudent, même si j'aime dévaler les rues à une vitesse excessive, que ça soit en voiture ou à bicyclette. Mais je me retrouve souvent comme dans un jeu vidéo lorsque je roule vers le boulot sur Sherbrooke. Il faut éviter les autres cyclistes, qui roulent à 2 km/h, avec leur casque, leurs réflecteurs à batteries et leurs gros sac à dos... Éviter les voitures qui roulent n'importe comment, les trous dans l'asphalte, les piétons qui ne regardent crissement pas où ils vont...



La ville a des yeux, et moi j'en ai tout autour de la tête - sans quoi je serais mort il y a longtemps.

*

Parlant d'une entité géographique qui a des yeux, qu'en est-il de la colline ?

Je n'ai jamais vu la "classique" de Wes Craven mais quand j'ai entendu dire qu'un "remake" était en préparation et qu'il allait de plus être réalisé par Alexandre "Haute Tension" Aja, je me suis mis à m'exciter. Quand les gars de Fangoria, sur leur site, se sont enthousiasmé au retour de la projection de presse de la version "unrated", je me suis dit que ça y était, que l'on aurait droit à un "monstre" cinématographique.



C'est donc avec des attentes assez hautes que je me suis assis devant le film hier soir.

...et je n'ai pas été déçu. Spécialiste de l'angoisse, Aja excelle dans l'exploitation des peurs les plus primaires, et a ici hérité d'un sujet en or, qu'il travaille avec ses collaborateurs français habituels, chose assez exceptionnelle pour un film produit par les USA ! Tourné dans le désert du Maroc, qui ressemble beaucoup à celui du Nouveau-Mexique, le film raconte l'histoire d'une famille en vacances qui traverse le pays pour se rendre en Californie. Un "raccourci" que leur conseille un pompiste redneck les envoie directement en enfer : suite à une crevaison, ils seront immobilisés en plein milieu de nulle part et attaqués par des mutants difformes, victimes d'essais atomiques ayant mal tourné.



Il n'y a pas grand chose de plus à en dire : majestueusement filmé, avec des effets spéciaux percutants et des scènes angoissantes à n'en plus finir, ce film n'est pas recommandé à un public fragile du coeur. Il tire toutes les ficelles du grotesque et s'avère être assez dur, psychologiquement.

C'est probablement une bonne carte de visite pour Aja, et j'ai bien hâte de voir à quoi il va maintenant s'attaquer.

Wednesday, August 16, 2006

Miami Wise

My visit to Boîte Noire yesterday threw me in a dilemma. And as you would expect from a guy like me, I ended up making the wrong choice. I was near the Québec wall when I remembered that Miss Bijoux had never seen Michel Jetté's HOCHELAGA, so I grabbed the DVD, but had to let it go when I saw Érick Canuel's LE DERNIER TUNNEL. However, this one quickly left my hands when I spotted THE LONG GOOD FRIDAY, a legendary british crime flick that has recently seen a DVD release. Then, my eyes spotted WISE GUYS, a mob comedy with Danny DeVito, and looking at the credits I realised that it was directed by fuckin' Brian De Palma !!



I took it home, not before Pat told me he had seen it on TV a long time ago and that, as he remembered, it was not very good. I should have listened to that old friend...

Ever seen a "comedy" that's so painfully unfunny that you don't even laugh while watching it ? That the shadow of a smile barely crosses your face during an hour and a half ? I have found the perfect movie to be used as an example : WISE GUYS.

Danny DeVito and Joe Piscopo are two neighbors and best friends, and they both work for a small time mob boss who runs a restaurant in a working neighboorhood of Newark, New Jersey. The boss does not recognise their full potential : he makes 'em pick up his laundry and groceries, and basically treats them like shit. When he send them to the race tracks to bet on a horse that's almost sure to lose, they decide to bet on another horse with better chances, but of course the horse initially chosen by the gangster ends up winning and they lose all the money.

They are then instructed, privately, as a way to "prove their trust", to kill one another. But they're "best friends", get it ? What follows is as random as you might think, and as thin as the character's motivations.



I never thought I would see a De Palma movie that's so bad. His whole career was not always successful, of course, but to see such a sorry excuse for a film is beyond me. No "quality stamp" for Brian here ! This movie stinks like it's not allowed. The two main characters are caricatures, without an inch of good humor attached to them. The way De Palma makes the viewer understand that their job sucks is like insisting we're dumb; and as likely as it is that parts of his audience may not be Nobel prize material, nobody among them would be dumb enough to consider his movie as a "good one".

Sure, it was 1986. But is that an excuse ? When our two pals travel to Vegas and end up maxing a co-mobster's credit card, we can almost begin to sense a comical situation coming up; when it does arrive, however, the actors are doing way too much and it ruins the whole thing. Harvey Keitel would have been a "redemption" if his role wasn't so minimal. In the end, it's not as painful as I make it sound to be, but when you think about the possibilities that such a cast & crew promised, you can't help to feel you just sadly wasted your time.

*

Michael Mann, on the other hand, has never let me down. Even the overdiscussed MANHUNTER made a huge impression on me, when I finally decided to watch it last year. So it's with a shiver of excitement that I went to Paramount, at noon today, and paid my 11$ matinée fee - an incredible rip-off - to see his latest, MIAMI VICE.



I will not act like it's the first time I hear the words. I have been looking forward to see this movie for a whole year. As soon as it was announced that shooting was about to begin on a "film" version of Miami Vice, with a modern, tougher and meaner edge, and that Mann himself was directing, I wet my pants. I have been counting the months... and the weeks... and the days. I was so busy since the movie was released that I didn't find time to see it, but enough of that.

After seeing the trailers for three autumn blockbusters - by Alfonso Cuaròn, Brian De Palma (an Ellroy adaptation of "The Black Dahliah") and Martin Scorcese - I was finally given my main course, salivating.

It begins with no credits, immediately putting us in the middle of an undercover operation, set in a nightclub, in Miami, of course. In the first five minutes, we are given a taste of things to come : brutality, speed, crime. Tubbs & Crockett have to halt their operation in order to help out another undercover cop from a different agency, who's been uncovered and whose family has been slaughtered. All because of a leak somewhere. And a gang of brutal white supremacists dealing drugs will become their point of focus.

You can't really spoil this plot, or even describe it - it's about life as an undercover cop, the lies, the facades, the masks, and the risks. Treason and the attraction of the easy, criminal life. Power and drugs. The administration's obstacles to go ahead with an operation. All shot with high definition digital cameras, giving us breath taking images of the exotic locales - Columbia, Paraguay, and of course Miami.



Colin Farrell, as coked-out as he may be, does a pretty good Sonny Crockett, and Jamie Foxx a good enough Tubbs, but it looks like the characters are only loosely based on the ones played by Phillip Michael Thomas & Don Johnson in the 80's show. The Ferrari is still there, and so are the boats, and the impressive white art déco mansions. The comic relief is rather rare, and the serious tone gives us an idea of what the series could have looked & felt like, if only the creators had a 250 000 000$ budget.

The introduction of a "love interest" lets the tension deflate a bit, but will soon make it rise again, due to the dangerous nature of the flirt between Crockett and a "businesswoman" played by the beautiful Gong Li.



There is something to be said about the music we hear throughout the film, though. I don't know who his "music supervisor" was, but Mann puts some rather bland "rap / metal /emo" songs over some of the action scenes, and to be honest they don't have the timeless quality of most of Jan Hammer's score from the original series. The powerful emotions that well blended music & images can bring are evocated in one of the final scenes, where only piano notes and drones are used - minimal music for maximal effects. You can't help but wonder if these "songs of the day" will still be efficient a couple of years from now, when a new generation watches the movie on their giant TV.

The movie ends with a Phil Collins cover playing over the credits, after 134 minutes, and you can't help but wonder why it's so short.

Tuesday, August 15, 2006

The Rat Unpacks

What follows might not be interesting for everybody.

I spent yesterday in some kind of stupor, the dizzying state in which a guy comes back to his hometown with ten tons of fatigue on his back. No movies after work. No nothing. I cooked myself some rice, replied to some emails, and spoke with Tranie Tronic on the phone about our upcoming gig, at Casa Del Popolo, on September 14th. I found a Jon Lee Anderson article in an old New Yorker issue, about the future of Liberia and its female president, and fell asleep after a few lines.

This morning, woken up around 9 by the landlord's helper, who cannot swipe a floor without hitting the walls repeatedly with the broom, Miss Bijoux decided it was time for me to unpack a few things. As in, "getting rid of". There was a box full of unknown treasures lying on top of my desk, just waiting to be explored, and she brought it to the kitchen, where we proceeded to take a look at all the useless paper inside.

Bills. Enveloppes. More bills. Notes from all over. Notes about nothing. Song lyrics. Poems. Ideas. Synopsis. Short stories. Essays. Receips. Things that made no sense at all. Documentation about me apparently having bought a car. Like whenever I dig in the past like this, I did not go unsurprised. I found stubs for a shitload of movies I've seen at Fantasia over the years. Stubs for all the Neon parties I have attended between 2002 and 2004. Receips from L'Indicatif, the record store I was buying from in '03. I would go there every two weeks and spend between 60 and 100$ on vinyls, and some of the stuff I bought is just plain sucky.

I found the lyrics for my 2002 hit, "La Mort d'un Bûcheron", recorded with my ex Maryse and my ex roommate Matt Dubois. I have no idea where the audio tape for that is, but I have the lyrics, the most important part of the song. I half joked that this classic text could land me a spot in the "Dictionnaire des Poètes Québécois" alongside Séba.

My recycling bin is overflowing : I threw away most of the stuff I dug up, except what's valuable. I have kept every absurd note I ever took down during my extra-long stay at Hollywood Vidéo Dépôt. If I ever need inspiration for anything, a look at these should do it.

*

Have you ever danced in the dark with Abel Ferrara ? You'll hear lots about this most unique filmmaker in future postings. I am in the process of watching his movies with new eyes, and discovering the ones I had not yet previously seen. For reasons I'll explain later.

Coming up are THE GLADIATOR and a few other surprises. I have an original VHS of his CRIME STORY TV movie dubbed in french, something as useless, perhaps, as my CHINA GIRL VF. They will be given away in an unprecedented VHS throwing frenzy, without first going through my VCR. As lots of movies will soon discover, this is the path least taken - but it will house an overwhelming traffic jam in the near future.

*

There are only a few weeks left before I go back to school and it makes me feel nostalgic. As always, springtime saw ideas blossom by the pound, and plans multiply; with the summer fading, I realise that I didn't end up doing half of what I wanted to accomplish.

I did not read many books. Too busy or tired. And it's a pity, because I'll probably have a shitload of stuff to read when the semester starts. I watched some movies, but not as many as I would have liked. I went out. A lot. But I was not always sober, and not always in a party mood. I didn't do lots about my DJ "carreer" but I can at least say I tried.

I worked a minimum amount of hours, just what was necessary to keep the cash flowing, and I paid many bills - a fact that does not deflate my other debts but that encourages me a bit. But August is far from over, and exciting events are still coming up, so don't despair - and I won't. I guess I just need some sleep and a good drinking binge.

Sunday, August 13, 2006

Dispatch From Québec - 3

The day went by, yesterday, without being disrupted by much. The weather’s schizophrenic – raining one minute and extremely sunny the next, with high winds blowing unexpectedly and making various objects move in a direction you might not wish them to go.

I went laying in the grass in the middle of the afternoon, after yet another visit to the Van Houtte coffee shop to check my emails. Not many news from the city were awaiting. I tried to read a Jon Lee Anderson article on Fidel Castro in a New Yorker issue I brought with me, but rapidly fell asleep. It was a good nap, ponctuated by screaming kids or dogs passing by. There are lots of smokers here, a bit more than I would have expected, and it still seems trendy to pollute the air around you while destroying your own lungs. I have even seen a kid, probably trying to look cool, no more than 13 years old, light up next to me while I was contemplating the fountain. I don’t have much to say about this kind of behavior.

Mr. Finances got here around 2 and called us to inquire about the expo’s closing hour. I saw him walk near the Delta hotel while coming back from Sultan, where I once more went to get us some lunch. I walked him to Miss Bijoux’ booth and we picked up some beer on the way. The McAuslan boys are in town to promote their beer, and there’s an « artisan » deal where you get a respectable glass for 2$. Some of the party monsters we’re « working » with begin their beer run as early as 2 PM, sipping on their numerous glasses until it’s time to close.

Mr. Finances & I sat in my « office », a strip on grass where I have set up two chairs, my Powerbook and a few magazines. That is where I basically spend all my time, reading or helping out my girl.

After two glasses of beer, Mr. Finances’ girl showed up and they went to eat something on St-Jean. They were back just in time to pick us up and drive to Sonar, where we invited a couple of fellow artisans who seemingly didn’t feel like it. Mario greeted us at the door and we found the place half empty, with a DJ quietly mixing generic house while we sipped on our 5$ drinks. We had gin tonics, Southern-Comfort / cranberry, peach schnapps / 7Up… until we got bored and I was about to fall asleep on the table. We went back to our bed & breakfast, where we for once spent a quiet night.

*

This morning, we packed our things and ate our last breakfast at the Bedondaine, and then rode the bus to get here.

We were greeted with a zealous security guard who, when told that my pass was buried deep in my back pack, still insisted to see it. A loudmouth artisan heard him and shouted : « I can confirm that these guys have been here all along with us, for I’d say the last 12 days. »

The organisers had prepared mimosas, and I managed to get a glass from Miss Bijoux, one on my own, and another one from the chick who sells hats a couple of booths away. I can’t help making friends everywhere I go. And this is how I got a bit « cocktailed » this morning, feeling tipsy as I type.

For some unknown reasons, my watch gave up and I have no idea of what time it is.

*

We’ll get back in time tonight, and get a good night’s sleep in our most wonderful bed. The show closes at 6, it’s time to say goodbye, come and say hello. Our « take down » shouldn’t last more than an hour, after which we’ll eat sumthin’ and get going.

My DVD-R of SAFARI 3000 will hopefully be in my mailbox, along with an issue of MacLean’s, and lots of bills.

I always consider Montreal to be my favorite city ever, and the feeling only solidifies whenever I visit places like Québec – pretty on the outside, but oh so empty on the inside. People are nice, make no mistakes; but when it comes down to being fast, cultural, dynamic and out of control, Montréal c’est ma ville. All over the place.

Saturday, August 12, 2006

Dispatch de Québec - 2

Encore une belle journée qui tournera sans doute à l’orage, si j’en crois les nuages noirâtres qui s’amoncellent à l’horizon. La tente s’élevant à côté de celle d’où j’écris, inoccupée hier matin, accueille maintenant un vendeur de chaussures qui crie au lieu de parler, syndrôme qui semble affliger une bonne partie de la population locale.

Nous avons passé une nuit effroyable dans notre bed & breakfast. Commencée à minuit dans une tentative désespérée de faire montre d’ un peu d’énergie aujourd’hui, elle fut sans cesse interrompue par un vacarme épisodique, retentissant à toute heure. Dès que je parvenais à me rendormir, on aurait dit qu’un nouveau meuble nous tombait sur la tête. La chambre que nous occupons est située au sous-sol d’une résidence respectable sur Madeleine-de-Verchères, et je ne sais pas qui occupe la pièce située au-dessus; probablement un troupeau d’hippopotames… Je suis quand même parvenu à dormir la plupart du temps, mais il était assez inconvenant de sans cesse voir mes rêves étranges sans cesse interrompus.

Il est encore tombéune pluie subite et violente, hier, en début de soirée. J’étais chargé d’aller chercher des sandwiches au Sultan, sur St-Jean, mon restaurant favori de tout Québec. La faim ambiante augmentait avec les minutes et la pluie ne semblait pas vouloir cesser.

Heureusement que les gens qui entourent le kioske de Miss Bijoux sont sympathiques, car il est assez pénible de devoir passer onze heures d’affilée sous une tente à regarder passer des « matantes ». Le gars à notre droite fait des pantoufles, mitaines & bonnets qui ont l’air infiniment confortables, et passe sa journée à se bercer dans sa chaise. Ne manque que la pipe ! Les deux gars sur notre gauche vendent des tamtams qu’ils fabriquent eux-même, et n’en jouent heureusement pas trop longtemps quand ils s’y mettent.

Il est étrange de se sentir complètement déconnecté du monde extérieur. En effet, les connections wireless gratuites semblent inexistantes en ville, et pour consulter mes courriels, hier, j’ai dû aller boire un café dans un Van Houtte sur Grande-Allée et payer mon « forfait ». J’avais reçu environ 30 000 courriels et il semblerait que la plupart de mes amis ne soient pas des lecteurs très assidus de ce blogue, car tous m’écrivaient comme s’ils s’attendaient à une réponse immédiate.

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Il ne reste qu’aujourd’hui, comme journée de 11h, et c’est un soulagement. Il y a du saumon au menu, ce midi, et Mr. Finances est supposé arriver un peu plus tard, ce qui me fera sans doute un peu de compagnie.

Je lis, quand je me fatigue de la théorie architecturale, la biographie de Silvia Bourdon que m’a prêté un ami il y a des lustres, L’Amour est une Fête. Histoire de la lui remettre. Et ça s’avère beaucoup plus intéressant que les digressions de Deyan Sujvic sur la monumentalité du Kremlin et les plans d’urbanisme sous Staline. Je suis quand même parvenu à passer à travers le chapitre sur Hitler, qui décrivait interminablement les édifices projetés dans les deux axes principaux de Berlin, qu’il comptait en gros démolir quasi complètement pour la renommer « Germania » et en faire la capitale de son empire nazi.

Bourdon, c’est autre chose. Comment elle en est venue à la porno, ses habitudes orgiaques, son avis sur plusieurs aspects de la sexualité française. Grande gueule, vocabulaire de l’époque – à l’époque de sa rédaction, elle tournait encore régulièrement des pornos – et avis multiples sur tout et sur rien. Ne me demandez pas ce que cette « grognasse » est devenue, mais il est fort amusant de voir comment elle justifie sa copulation maintenant mythique avec un chien. Elle écrit, en substance, qu’elle est allée jusqu’au bout de sa démonstration affective pour la race canine. Inspirant.

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Il y a des plans de sortie dans l’air pour ce soir, mais reste à savoir si deux facteurs essentiels seront réunis : l’énergie requise chez tous les interpellés, et la présence en ville d’une soirée assez intéressante pour nous accueillir. Nous verrons bien. Les quelques lignes lues dans le Voir Québec hier soir ne laissaient rien présager de bon.

Miss Bijoux demeure hésitante quant à son retour en ville l’an prochain. Elle a eu un début d’exposition assez décevant, même si les choses se sont améliorées hier. Je serais étonné que son bilan final corresponde à son objectif de départ. Reste qu’à cette période de l’année, les expos ne pleuvent pas, et qu’il est probablement préférable pour une artisane de faire « un peu » de fric que de ne pas en faire du tout. Est-ce que ça vaut le déplacement et toute l’énergie investie à tenir debout en souriant derrière son kioske toute la journée ? You tell me !

Friday, August 11, 2006

Dispatch From Québec - 1

I was off for Québec on Thursday morning, after an unspeakable 40 minutes spent at Coconutz the night before and a false « stay » - I was well decided to party with the boys a bit but the sight of Mr. Moto and his new bike, outside the club, drove me to hop behind him, and into the night we went.

Mr. Moto woke up on Wednesday with one goal in mind : to get himself a new bike. He took the first Orléans Express bus leaving for Trois-Rivière (6 :30 AM) and came back with a brand new Kawasaki, as green as his previous one, but infinitly much more kick-ass both in look and torqué. So after my evening at the office, I went home and he picked me up. We first headed to Marie-Ève’s – she now lives in this huge but decrepit appartment on St-Laurent, above the Inbeat store, where I used to DJ a couple of times – where we had a couple of beers and found an axe on her terrasse. We then headed to Lola’s, to find it partially empty. The drink menu made us au courant that they were fuckin’ expensive, but I still borrowed 10$ to get myself a vodka / bass. Von Party told me that Freeform Five were to perform there on Sept. 6th and I went nutz. The theme for the night was « Slut Party », due to the presence of Mark Slutsky as a guest DJ, but there were not too many sluts to be seen around midnight. 20 minutes later, Mr. Moto decided he’d had enough so I went to say my goodbyes, and they tried convincing me to stay. I agreed it would be nice and went to give back Mr. Moto’s helmet, and like a magnet I was stuck to his bike. Better for my mental health, if you wanna know. I still had my luggage to pack and anniversary wishes to transmit to Miss Bijoux !

Québec is like and old, dusty museum : you can’t touch things standing around you, most girls are still walking around in jeans featuring no pockets on the ass, and it’s tough for them to admit that you have the right to be « different ». Miss Bijoux is freaking out because people are constantly bargaining, asking for freebies, or not buying at all. This is not a good time for her.

After all, those are the people who voted conservative during the last elections.

*

I basically spend my time alterning between a patio chair I set up in front of Miss Bijoux’ booth, reading THE EDIFICE COMPLEX and helping out. There’s a guy selling tamtams next to her place and he makes a whole lot of noise, but he’s a pretty cool guy. Some girls look good, but they’d look better if they had any sense of style.

We were freezing our asses yesterday, and the ridicule into which I was catapulted when I got off the car with my leather coat under my arm was no more. Lots of rain also fell down. As in « flood ».

Luckily, the park in which the expo is located, « Parc de la Francophonie », is a beauty. There’s a fountain, grass, rocks, pines, and sun. Kids running around. Old fellas watching the view – and the chicks. The average age of Québec citizens seems to be quite high. There’s youth, but mostly baby boomers complaining about their miserable existence. As an example, the artisan’s tent in which I am writing these very words, since I first set up a few minutes ago, has been invaded by grey haired witches, cursing after the wasps and smoking stinky cigarettes.

The bed & breakfast (La Bedondaine) in which we landed yesterday is supervised by a couple, the guy being the one serving breakfast, apparently, and his wife being the one who walks around with an icy look trying to terrorize us. She’s an « air bête » and I’m amazed that she has chosen such a profession. Other than that, I slept soundly, but Miss Bijoux was sick from the stress and the dubious amount of food she ate for her birthday dinner. I helped in getting her stuffed up and I regret not having been able to wake up in the middle of the night to confort her.

I don’t know what I’ll do for the rest of the day – I’m « free as a bird » - but I have to find Voir Québec and Québecscope, bus tickets, a coffee shop offering wireless internet, and entertainment. Mr. Finances is supposed to be here tomorrow, and Lester Black was supposed to pass by to say hello, but I still haven’t seen an inch of his leprechaun face.

I thought about visiting the Aquarium, or chilling in St-Roch’s public library, but what good would it be when I can pretty much chill anywhere in the sun ?

Now, if you Québec people could just stop screaming all the time and saying things like « codingue », the world would be an awfully better place to live in.

Wednesday, August 09, 2006

The Corpse Packs his Bags

That's right. Don't look for me anywhere over the week-end, unless you're located in Québec City, because that's where I'll be. I will entertain my love / hate relationship with this sad little city and perhaps, in the process, succeed in having a little fun.



As you may or may not know, Miss Bijoux is participating in the Plein Art festival and attempting to sell her stuff. I urge you to go see her and her big blue eyes if you're in the area. I'll be close by starting tomorrow, around 2 in the afternoon at the latest. I have been promised a joyful ride during which I will be hung over to the max, and groggy from a decent lack of sleep. I will also notably not be able to lay on anything, sitting on a simple and obscene milk crate.

I'll land there right in the middle of the "Fête de la Nouvelle-France", a lame medieval party with guys running around and shouting nonsensically as if they were in 1758. Whew, I might get annoyed !

Tonight at 9, I am slowly getting out of this damned office and not returning until Monday.

Tonight, we murder.

*

School is starting soon and I'm afraid I won't have as much time to devote to writing as I have now. But we'll see what's up. September 6th, my ass is back in class, the classy way, through the front door, with enough pages to take notes and a newly found, deeply honest wish to bring my term papers on time.

*

Ever went Coconutz ? Lost all your marbles and shaken this spider's nest in your brain to the pounding sound of electro ? I might do just that tonight, in the finest company there is. Lola Lounge, rain or shine, and tonight's theme suits me fine : SLUT PARTY. Meet me at the door, whore. Or meet me on the couch, couch potatoe. Whatever you wanna do is fine. If you're into heavy drinking it's even better (than the real thing, that is). And if you don't know what I'm talking about, head over, pay 4$ to get in and dance in your favorite slut outfit.

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I have a feeling that my mailbox will be full when I come back from Québec Shitty on Sunday. I'll miss one more Piknic, and I couldn't care less. It has become a joke, some kind of running gag in the Montreal "nightlife". At the Epsilonlab Piknic, the last one I attended, a friend of mine was thrown out because he didn't pay. On his way out he ran into people he knew that were also leaving. They gave him a bracelet that he attached around his wrist the best he could.

He came back and danced a bit, and four goons arrived to circle him. After a brief conversation where he was pushed around a bit, he was thrown out again. All of this for not paying 7$. The fuckin' site is a PUBLIC PLACE. The Piknic guys should be grateful to be allowed to make money like this every Sunday like they've done for the last four years. Forcing people to pay to occupy an outdoor space that's supposed to be about good vibes, peace and love is not something I think is right.



They might suggest that we enjoy ourselves someplace else and I believe that's what I'll do from now on. Instead of staying there, in front of this nauseating and saddening spectacle. The musical selection has been so degraded in order to please the broadest human spectrum possible that it's hard for them to keep the quality constant and makes for confusing afternoons spent listening - and trying to dance - to music you often do not enjoy at all. Minimal was at the "forefront" of the underground when you started Piknic in 2002, guys, but it is no longer the case. It is now just a genre that does not renew itself and, unlike electro, is not even "fun".

I'll still go a couple of times before the summer ends, but only when I'm sure to be pleased, like during this freshly announced Neon gig on Sept. 4th, with DJ's Thomas Von Party, Romeo Kardec, Mark Dillon, Jordan Dare & fuckin' Steve Bug !