Ne Priez Pas Pour Moi

Une étude effectuée par Herbert Benson, un cardiologue directeur de l'Institut Médical Mind / Body, près de Boston, vient d'être publiée après 10 ans de recherche et d'analyses. Elle nous révèle - grosse surprise - que des prières offertes par des étrangers pour des patients en pleine chirurgie cardiaque n'ont aucun effet sur le déroulement de leur opération, ou sur leur guérison. De plus, les patients au courant qu'on "priait pour eux" présentaient davantage de complications post-opératoires, probablement dues à l'anxiété et aux attentes créées par les prières. 1 800 patients ont pris part à l'étude au fil des ans.

Bon, c'est certain que je n'avais pas, personellement, besoin qu'on me prouve scientifiquement que la prière était inutile. C'est le genre de truc qui, tout comme la méditation, ne fait du "bien" qu'au pratiquant, à l'auto-satisfaction. Surtout au sein d'une église où on vous exhorte à la prière quotidienne, à toujours avoir une pensée pour votre "prochain", à faire preuve d'une dévotion de tous les instants.



Le New York Times publiait hier (vendredi 31 mars) un article présentant les résultats de la recherche, nuançant qu'au moins dix autres études sur le même sujet avaient été conduite au cours des six dernières années. Je ne veux pas sonner comme un "gérant d'estrade", mais c'est assez décourageant de voir que des subventions de recherche vont à des idées aussi farfelues... et peu pertinentes.

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Pourquoi la météo conditionne-t-elle autant le comportement des gens ? Sommes-nous comparables à de petites bestioles effrayées par deux gouttes de pluie et trois grains de neige ?

J'ai toujours occupé des emplois qui me permettaient d'observer ce phénomène de manière privilégiée. J'ai travaillé deux ans dans un Club International Vidéofilm. Il n'avait absolument rien "d'international" - surtout pas sa sélection, composée à 99.9% de titres américains merdiques sélectionnés par un gérant de Repentigny à demi retardé - et chaque fois que le ciel se couvrait, les voitures roulant sur le boulevard Concorde, à Laval, bifurquaient toutes vers le stationnement pour venir louer de quoi boucher le grand trou noir intellectuel qui trônait dans la tête de leurs conducteurs / trices.

Plus tard, je me suis recyclé dans la vidéo porno, avec pour seul avantage que je n'avais plus de clients de moins de 18 ans, et les jours de pluie donnent envie de se masturber, en ai-je conclu par le taux de fréquentation du sympathique petit palace.

Maintenant, du haut de mon centre d'appel, je peux vous assurer qu'une journée pluvieuse nous laisse anticiper le pire, à mes collègues et moi. Les gens se souviennent comme par magie de leurs problèmes, de leurs commandes, des opératrices de l'agence de voyage dont le timbre de voix les faisait bander lors de leur dernier appel, etc...

Outre les gens qui règlent leur réveil, le samedi matin, pour être les premiers à appeler nos bureaux dès l'ouverture à 8h AM (mention spéciale aux gens de Vancouver qui doivent se lever avant 5h pour y parvenir, avec le décalage), on aussi droit aux gens qui n'appellent jamais au bon département - ils composent le premier numéro qui leur tombe sous les yeux. Dyslexie sociale ou autisme pur et simple ?

Je dirais paresse... La même paresse intellectuelle qui pousse la masse à consommer les dernières parutions de Garou ou Céline Dion "parce que tout le monde aime ça"... christ de bonne raison, Georgette. Ou alors à écouter Star Académie et à en discuter le lundi matin au bureau.

Civilisation désespérée. Il n'y a rien à faire pour vous, messieurs-dames... Je suis épuisé de vous le dire.