A closer look at the pornography of existence

Thursday, August 17, 2006

La Ville a des Yeux

Les montréalais ont une dangereuse tendance à ne pas utiliser leurs feux clignotants, à ne pas regarder la route qu'ils s'apprêtent à traverser, et à utiliser la signalisation routière et les intersections le moins fréquemment possible. Je le sais car j'en suis un. Je suis quand même un individu prudent, même si j'aime dévaler les rues à une vitesse excessive, que ça soit en voiture ou à bicyclette. Mais je me retrouve souvent comme dans un jeu vidéo lorsque je roule vers le boulot sur Sherbrooke. Il faut éviter les autres cyclistes, qui roulent à 2 km/h, avec leur casque, leurs réflecteurs à batteries et leurs gros sac à dos... Éviter les voitures qui roulent n'importe comment, les trous dans l'asphalte, les piétons qui ne regardent crissement pas où ils vont...



La ville a des yeux, et moi j'en ai tout autour de la tête - sans quoi je serais mort il y a longtemps.

*

Parlant d'une entité géographique qui a des yeux, qu'en est-il de la colline ?

Je n'ai jamais vu la "classique" de Wes Craven mais quand j'ai entendu dire qu'un "remake" était en préparation et qu'il allait de plus être réalisé par Alexandre "Haute Tension" Aja, je me suis mis à m'exciter. Quand les gars de Fangoria, sur leur site, se sont enthousiasmé au retour de la projection de presse de la version "unrated", je me suis dit que ça y était, que l'on aurait droit à un "monstre" cinématographique.



C'est donc avec des attentes assez hautes que je me suis assis devant le film hier soir.

...et je n'ai pas été déçu. Spécialiste de l'angoisse, Aja excelle dans l'exploitation des peurs les plus primaires, et a ici hérité d'un sujet en or, qu'il travaille avec ses collaborateurs français habituels, chose assez exceptionnelle pour un film produit par les USA ! Tourné dans le désert du Maroc, qui ressemble beaucoup à celui du Nouveau-Mexique, le film raconte l'histoire d'une famille en vacances qui traverse le pays pour se rendre en Californie. Un "raccourci" que leur conseille un pompiste redneck les envoie directement en enfer : suite à une crevaison, ils seront immobilisés en plein milieu de nulle part et attaqués par des mutants difformes, victimes d'essais atomiques ayant mal tourné.



Il n'y a pas grand chose de plus à en dire : majestueusement filmé, avec des effets spéciaux percutants et des scènes angoissantes à n'en plus finir, ce film n'est pas recommandé à un public fragile du coeur. Il tire toutes les ficelles du grotesque et s'avère être assez dur, psychologiquement.

C'est probablement une bonne carte de visite pour Aja, et j'ai bien hâte de voir à quoi il va maintenant s'attaquer.

2 Comments:

Blogger benjamAnt said...

Ayant vu (et récemment revu) la version de Craven qui a, selon moi, mal vieillie, je suis moi aussi content de la version du duo de choc Aja/Levasseur. Surtout les 30 dernières minutes; de voir tout ce que fait c'te gars pour ramener le bébé force le respect.

À noter que pour la suite, Aja se contente d'une participation au scénario, en collaboration avec Papa Craven et Fiston Craven. Qui vivra verra.

12:37 PM

 
Blogger Bruce Benson said...

Pour ma part, et comme dans le cas de "Texas Chainsaw Massacre", je trouve les originaux vastement supérieurs aux remakes. Je n'ai pas le temps d'élaborer en ce moment, mais disons que le côté "raw" des films originaux rendait selon moi ces derniers beaucoup plus choquants. Reste à voir ce que Rob Zombie nous réserve pour Halloween...

2:57 PM

 

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