A closer look at the pornography of existence

Friday, August 04, 2006

Ma Valentine Saignante

Je ne vais pas vous parler de menstruations, ne vous en faites pas. Ni du mythique groupe musical qui s'est nommé en hommage subconscient au classique de 1981 de George Mihalka, film que j'ai visionné avec grand plaisir la semaine dernière.

MY BLOODY VALENTINE fait partie des slashers canadiens de qualité qui sont devenus légende, et qui ont engendré d'innombrables copies - copies dont je suis encore en train de "faire le tour". Depuis que la "vague DVD" a atteint une vitesse optimale et que les titres inédits se font plus rare, une quantité phénoménale de titres plus "exotiques" font leur apparition sur les tablettes des clubs vidéos, pour le plus grand plaisir des véritables connaisseurs.



C'est donc avec surprise que je constatai la présence d'une édition DVD de MY BLOODY VALENTINE sur les tablettes de la Boîte Noire St-Denis, la semaine dernière, que je louai bien entendu évidemment. Mon conseiller spirituel, Lamberto, m'avertit que la copie était coupée, mais que le film n'était jamais sorti en version intégrale depuis que la MPAA avait mis les ciseaux dans sa pellicule en '81.



On commence donc avec deux mineurs qui marchent sans se parler dans les profondeurs de la terre. Ils s'arrêtent quand l'endroit leur paraît propice, et l'un des deux commence à enlever sa combinaison. On se rend compte qu'il s'agit d'une demoiselle peu vêtue. Elle enlève son masque pour nous révéler de longs cheveux blonds, commence à frotter son partenaire qui, lui, refuse d'enlever son masque, et ce dernier la tue brutalement en lui enfonçant son pic dans le coeur.

12 février 1980, des jeunes travailleurs d'une mine de la Nouvelle-Écosse se préparent pour une "danse" de la St-Valentin organisée par le maire et son fidèle chef de police. C'est la première fois en vingt ans qu'une telle chose se produit en ville : vingt ans plus tard, un type devenu dingue suite à un accident minier a arraché le coeur de bien des jeunes personnes et les a averti de ne plus jamais organiser de fête pour célébrer la Saint-Valentin, sans quoi il reviendrait semer la terreur. Pourquoi ? Personne ne le sait. Le triste sire fut institutionalisé et plus personne n'entendit parler de lui. Jusqu'à maintenant...



Des gens sont donc arbitrairement oscis et le maire reçoit une belle boîte en forme de coeur dans laquelle se trouve le coeur de la jeune "minière" du pré-générique. Son shériff cède au chantage et décide de canceller la fête dansante (on le ferait à moins). Toutefois, c'est sans compter sur l'esprit d'initiative de nos jeunes déchaînés, qui ont envie d'un party à tout prix, et qui se l'organisent eux-même, dans le local de repos de la mine qui les emploie. Vous vous doutez bien de ce qui va suivre...



La qualité de ce slasher n'est plus à discuter; les personnages ont bien entendu des motivations obscures et des réactions irrationnelles à la tonne, mais les images sont superbes, et le rythme est vif. Assez vif qu'on se surprend à regretter que ça se termine aussi rapidement. Peut-être que ma réaction est extatique parce que je suis habitué à voir des slashers de moindre qualité, mais c'est le genre de film qui nous rend fier d'être canadien. Imaginez : Carl Marotte dans un second rôle, et l'évasif Jean Lafleur comme superviseur au montage !

Le réalisateur George Mihalka, québécois d'origine hongroise, récemment responsable du quatrième volet des BOYS, de séries telles que OMERTA et DR. LUCILLE, et de LA FLORIDA, discuté la semaine dernière, signe ici une oeuvre dont il peut être fier. Il faut dire que ses trois premiers long-métrages laissaient présager l'apparition d'un cinéaste un peu... particulier : PICK-UP SUMMER (1980) suivait les folles péripéties d'un groupe de jeunes collégiens pendant leurs vacances d'été, MY BLOODY VALENTINE (1981) est un slasher impeccablement réalisé, et SCANDALE (1982) atteint des sommets du grand-guignolesque en amplifiant d'une façon trash et grotesque un fait divers de l'époque qui mélangeait porno et politique d'une façon un peu surréaliste. On y reviendra.



Il est dommage que la rumeur n'ait pas tenu ses promesses, mais Mihalka est quand même resté dans le paysage cinématographique québécois tout ce temps, signant des films à moitié réussis (LE CHEMIN DE DAMAS, en 1988, nous proposait un Rémy Girard en prêtre "trash" pris dans une histoire de chantage criminel, et que dire de L'HOMME IDÉAL, tourné en '96 avec comme rôle principal... Marie-Lise Pilote, premier pas d'une tendance qui allait faire école, c'est-à-dire mélanger des humoristes au monde du cinéma) et des productions à saveur "internationale", comme ce BULLET TO BEIJING, tourné en '95 avec Michael Caine d'après un scénario écrit par Harry Alan Towers !!!

On remarque aussi la présence au générique de Neil Affleck - qui n'a heureusement aucun lien familial avec les deux célèbres frères d'Hollywood - qui semblait vouloir se spécialiser, à l'époque, dans l'horreur canadienne : il est aussi apparu dans SCANNERS de Cronenberg la même année, dans VISITING HOURS de Jean-Claude Lord en '82, et la même année dans MURDER BY PHONE de Michael Anderson, dans lequel on trouve une façon de tuer les gens via leur ligne téléphonique... Ensuite, plus rien !

Lori Hallier, jolie blonde aux doux yeux que se disputent les deux rôles masculins principaux du métrage, a connu une fulgurante carrière télévisuelle suite à son apparition sous la lentille de Mihalka, comme quoi on peut se catapulter un peu n'importe où si l'on prend appui sur le bon plongeoir...

3 Comments:

Blogger Patrick said...

Selon tout ce qui s'en dit, Jean Lafleur aurait affirmé avoir en sa possession la copie non-censurée de cette VALENTINE. Étant monteur du truc à l'époque, c'est une affirmation valable.

J'ai eu grand espoir que la copie avait été récupéré lorsqu'il y a eu la fin de semaine d'horreur de Christal Films/Lions Gate (héritier de Cinépix), mais avec leur appel désespéré pour louer notre copie, disons que mon espoir s'est terminé là. C'est triste quand on sait que c'est disponible, faudrait contacter M. Lafleur !

Un jour peut-être....... Hey, j'initie d'autres gens à THE DESCENT en trimbalant la vraie finale. On verra bien ce que ça donnera, toujours bon de le revoir sur un grand écran.

Clo te fait dire allo.

1:36 PM

 
Blogger benjamAnt said...

Mon Dieu... PICK-UP SUMMER... Plus jeune, j'ai été le premier sur ma rue, et sans doute l'un des premiers de tout Montréal-Nord, à avoir la télé payante; on avait First Choice et Premier Choix, et tous mes petits amis étaient toujours chez moi (pour ça ET pour mon Atari); bref, à Premier Choix, on a bien dû regarder L'ARCADE DES CINGLÉS 1000 fois! L'ARCADE DES CINGLÉS!!! Le titre en français est, ma foi, plus amusant que le film lui même.

Pour ce qui est de MEURTRES À LA SAINT-VALENTIN, de le revoir récemment m'a un peu déçu, parce que plus jeune, le film me terrifiait, mais aujourd'hui,... Le film est toutefois très bon. Faut croire que Carl Marotte et Mihalka s'entendaient bien, parce que Marotte était aussi de la partie dans... L'ARCADE DES CINGLÉS!

Ok, j'me calme. :o)

11:24 AM

 
Blogger Clifford Brown said...

J'ai décidé que j'en avais assez des suppositions et j'ai commencé à chercher Jean Lafleur plus activement. Nous verrons bien. Ses derniers forfaits cinématographiques remonteraient à '96 pour le compte de l'ONF. J'ai donc commencé par eux.

J'ai visionné L'ARCADE DES CINGLÉS l'an dernier et j'ai bien apprécié. Mon appréciation de la "chose" doit se trouver quelque part sur le site du Club des Monstres si mes textes ont une quelconque pérennité... Sinon, je le posterai sur "VHS Vault" quand je le retrouverai...

6:33 PM

 

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