A closer look at the pornography of existence

Thursday, August 30, 2007

Colère Ensoleillée

Plusieurs de mes collègues de travail me font part de leur fine analyse de mon comportement, de façon tout à fait intermitente. Et quelques-uns d'entre eux s'accordent pour dire que depuis mon retour de voyage, je suis beaucoup plus "zen". Une colère sourde envers la connerie humaine gronde toujours en moi, mais je l'extériorise beaucoup moins. Ma patience a atteint un nouveau plateau. Je ne sais pas si tout ça est authentique, mais c'est du nouveau pour moi. Car on a toujours vertement critiqué mes opinions arrêtées et mon peu de tolérance envers les faiblesses d'autrui. Sans être impitoyable, j'en attends beaucoup de mes confrères humains.

Et c'est tout à fait normal ! Je ne crois pas que la planète survivrait si on se fiait seulement à la masse de bovins apathiques constituée par "l'homme moyen". Sans jouer les professeurs insistants, je suis ébahi lorsque je retrouve des journaux ou divers papiers dans la poubelle de mes voisins de cubicule, et je ne me gêne pas pour leur faire savoir. Toute conversation portant sur une émission de télé-réalité m'irrite. Je ne veux pas gouverner les choix culturels de mes proches, mais je leur souhaite beaucoup de bien, et ça me fait donc un peu de peine de les voir se polluer eux-même l'esprit avec de telles fadaises.

Je me lève toujours de bonne humeur; c'est ma journée et les gens que j'y rencontre qui détruisent peu à peu mon optimisme. L'impossibilité de jouir de toute quiétude me dépasse - il y a toujours une voix qui retentit quelque part, toujours quelqu'un qui se trouve intéressant et qui raconte sa vie, ou qui éprouve un tel besoin d'attention qu'il interpelle tout ce qui bouge et qui ressemble vaguement à un être humain.

Je suis conscient, de façon douloureusement aïgue, que le temps file et que les accomplissements que je vise à atteindre sont dangereusement menacés par ces intrusions. Je ne sais pas à quel niveau ma concentration est affectée, ni à quel point ma créativité se trouve amochée par la moindre interruption, mais je me doute que le prix à payer pour côtoyer mes collègues est fort élevé. Bien entendu, je vis sur une planète qu'il me faut partager, mais ai-je au moins le droit de choisir avec qui ?

J'ai appris, au fil des ans, à évacuer ma colère à mesure qu'elle s'accumulait, pour éviter toute accumulation pouvant mener à une explosion. De toute façon, comment rester fâché devant une splendeur telle que le "Pacific Highway" que j'ai récemment emprunté en compagnie de Mr. Finances ?



Cette route, que nous avons décidé de prendre en revenant bredouilles d'une tentative de visite du Hearst Castle, serpente jusqu'à San Francisco sur deux voies effrayantes, à flanc de montagne, où les garde-fous sont rares. Sur notre droite, une paroi montagneuse impénétrable, et sur notre gauche un ravin menant droit dans les houleuses vagues du Pacifique qui s'écrasent sur les rochers. Ajoutez à tout cela le nouvel album de Swayzak, un coucher de soleil resplendissant et un souper de pizza gourmet à Big Sur, servi par une sosie de Nelly Furtado affublée d'obus 36D, et ça ressemble presque au bonheur.

2 Comments:

Blogger benjamAnt said...

...ça ressemble presque au bonheur indeed.

Ne manquait qu'un film de Mattei en background, et là, tout le monde était viendu.

:o)

5:31 PM

 
Blogger benjamAnt said...

Sur une note plus sérieuse (un fa?, un mi?, un do?), je suis comme toi en ce qui a trait à la vie à l'extérieur de la maison : fait plus souvent chier qu'autre chose. La terre est remplie d'imbéciles, on dirait que les gens me cherchent, qu'ils font tout en leur possible pour me prouver à quel point ils sont...

Hum, bon.

Disons que depuis que je travaille chez moi, le bon côté, c'est que c'est fini pour moi le transport en commun; je ne fais que transporter ma carcasse entre la chambre à coucher et mon bureau, et c'est tant mieux. Car sérieusement, soit dans l'autobus, soit dans le métro, soit dans les deux, j'étais sur le bord d'en slugger (sloguer?) un ça je vous je jure.

Mais, cher ami, dis-toi qu'au moins, tu vois du monde, stupides ou pas; me voilà pour ma part bien seul dans ma maison de banlieue, et je sais pas si je vais m'habituer...

BenjamAnt, over and out. :o)

8:14 PM

 

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