A closer look at the pornography of existence

Friday, June 02, 2006

En Attendant Damien

A défaut d'attendre Godot donc, j'attendrai la venue de l'Antichrist.  Parce que le film que j'ai vu hier ne m'est pas apparu comme un remake, mais bel et bien comme une simple copie "modernisée", à la réalisation plus "punchée", certes, mais presque en tout point semblable à l'original.  Un peu comme le PSYCHO de Gus Van Sant, intentions révisionistes en moins.



Vous auriez dû voir la sécurité à l'entrée de la salle !  Deux mecs de type "bodyguard" fouillaient les sacs et saisissaient tous les téléphones capables de prendre des photos.  Arrivés à 20h35 pour un film supposé commencer à 21h06, c'est à peu près à cette heure que nous sommes entrés dans la salle, après avoir fait la file avec le wannabe Jim Morrisson qui chante à la station de métro Sherbrooke (authentique !).

Nous nous retrouvons donc devant une copie assez semblable de l'originale, un peu plus moderne certes, et habilement réalisée, mais quand même pas très originale.  J'imagine que ça va pour ceux n'ayant pas vu le classique.  Julia Stiles n'est pas trop crédible en tant qu'épouse de diplomate, mais on ne peut pas lui reprocher un mauvais choix au casting.  Est-ce que le journaliste, nommé Jennings, est un clin d'oeil au Peter Jennings de TENEBRAE ?

Il est cependant assez amusant de retrouver Mia Farrow, victime désignée du ROSEMARY'S BABY de Polanski, en nanny tout droit sortie de l'enfer.  Inversion des rôles...  Il est aisé de l'imaginer, lorsqu'elle est ébouriffée et en furie, toutes griffes dehors, en train de labourer le visage ahuri de Woody Allen.

THE OMEN a donc une trame intéressante, puisque déjà vue dans son prédécesseur, mais fort peu d'originalité.  Je le classerais, si j'étais archiviste, dans la section déjà bien remplie des "remakes inutiles".

*

Je me demande ce qui se passe avec les clubs, depuis qu'on ne peut plus y fumer.  Quand j'ai entendu parler d'une possibilité d'injonction désespérée de dernière minute, propulsée par des propriétaires de bar mercantiles et rétrogrades qui ont peur pour leur porte-feuille, je me suis promis que je ne mettrais pas les pieds dans un bar ou un club tant que cette histoire ne serait pas réglée.

En tant qu'amateur du nightlife et DJ, c'est une décision assez grave pour moi, mais c'est aussi une décision que je n'aurai heureusement pas à mettre en application car l'injonction n'était qu'une fausse alarme, comme je le croyais.

Mais ça vous donne une idée de mon intolérance grandissante envers tout ce qui peut nuire à ma santé ou à mon plaisir.

*

Si vous êtes un garçon, vous vous souvenez sans doute de l'excitation ressentie lorsque des jeunes filles vous invitaient chez elle en l'absence de leurs parents.  En plus de vivre nos premières expériences de promiscuïté sexuelle, on a parfois l'impression de violer un territoire sanctifié, de marcher avec des grosses bottes boueuses dans un palace de marbre blanc, ce qui ajoute une certaine charge érotique à l'expérience.  Nous voilà au beau milieu des possessions matérielles des parents de la créature que l'on s'apprête à "profaner" de nos sales mains.

Aussi me suis-je replongé dans la confusion de mon secondaire 4 hier soir, en tombant sur un vieil agenda '93-'94 de la Polyvalente des Chutes de Shawinigan.  C'est l'époque où j'ai fait le plongeon, passant de tripotages & pipes innocentes à une véritable relation sexuelle qui a bien dû durer un gros... trois minutes !

J'ai eu à cette époque un nombre incalculable de fréquentations, passant d'une jeune fille à l'autre comme on change de chemise.  Mais une fois que j'ai laissé derrière moi ce que l'on appelle le pucelage, je me suis sensiblement calmé.



Aussi me suis-je demandé, hier, en lisant ses messages dans mon agenda, qui était Julie Lachance ?

Mon questionnement a perduré jusque tôt ce soir, quand j'ai décidé de raconter mon histoire à Caron.  Et ça m'est arrivé comme une révélation.  Comme bien souvent avec une panne mnémonique.  Je me suis interrogé hier soir, vers 1h AM, et j'ai eu ma réponse 17 heures plus tard, alors que j'avais presque tout oublié de mon questionnement existentiel.  Prodigieuses neuronnes.

Voilà donc.  Je sais maintenant qui est Julie Lachance, cette fabuleuse et sulfureuse rousse de Shawinigan-Sud, qui m'avait séduit avec sa vulgarité verbale et les fishnets sous sa mini-jupe.  Nous gardions des jeunes filles ensemble et nous avions constamment la tête à autre chose.  Tu te demandais pourquoi on ne rebaisait pas alors que j'étais horrifié par ma performance et que je ne tenais pas à me ridiculiser à nouveau.  Nous allions danser à la disco et tes parents me détestaient.  J'ai vômi de la Laurentide et de la Molson Ex partout sur ton gazon un soir de brosse.

Ces souvenirs enterrés ne méritaient pas de l'être et je ne suis pas fâché d'avoir conservé cet agenda aussi longtemps.  Comme quoi mes habitudes de "pack rat" servent enfin à quelque chose...

1 Comments:

Blogger benjamAnt said...

Merci. :o)

Et quand tu parles de Tenebrae, tu parles du Argento, mon film de hache préféré? Car je me souviens de Peter Neal (Anthony Franciosa, décédé en janvier 06), mais Peter Jennings, pour moi, c'est un lecteur de nouvelles, mort lui aussi...

Et t'en fais pas, c'est tout à fait normal de barfer de la Laurentide, c'est tellement mauvais! Dire que mes oncles à Drummondville boivent ça depuis 30 ans...

8:29 PM

 

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