A closer look at the pornography of existence

Wednesday, June 14, 2006

Le Pissenlit Meurt Aussi

Le pissenlit est considéré comme une mauvaise herbe.  Il est mauvais d'une façon un peu clandestine et occulte, et ceux qui ne l'aiment pas sont en nombre assez restreint.  Il "défigure" les pelouses et jaunit l'environnement visuel.  Toutefois, c'est ces temps-cis qu'il est le pire, quand la jolie fleur jaune se transforme en mousse et s'envole à la moindre brise.



Ma ballade en bicyclette pour me rendre au bureau, ce midi, s'est donc transformée en jeu vidéo : je devais, tout en roulant au milieu du trafic sanguinaire sur Sherbrooke, éviter les balles de mousse qui cherchaient à se loger dans ma bouche ou dans mes yeux.  Je me serais cru dans un champ d'astéroïdes.

*

Paraît qu'Alcan sont en train de changer leur façon de traiter les employés.  Après une période où bien des salariés avaient à travailler six ou sept jours de file, pendant des heures qui s'étiraient bien au-delà des huit habituelles, et au cours de laquelle tout le monde était au bord du burn out, ils entâment des mesures qui surprendraient n'importe quel patron cravaté.



Ils prônent désormais un respect minutieux de la semaine de travail de 40 heures ou moins, offrent des massages sur place à leurs employés, mettent un gymnase à disposition de leur employés, dans certaines usine, et encouragent leurs salariés à faire autre chose de leur temps que travailler, dans une optique raisonnable.

Il est vrai que notre productivité ne s'améliore pas nécessairement si on travaille de longues heures, ou si nous laissons notre vie privée être envahie par du travail que l'on ramène à la maison.  Nina Spencer, de Toronto, est l'auteure du livre "Getting Passion Out of Your Profession", un titre qui me rend perplexe.  Il est bien entendu que ça n'est pas tout le monde qui "trouve sa voie" et qui se ramasse avec une carrière à sa mesure, mais doit-on vraiment considérer notre travail seulement comme une façon de payer les factures ?

Vous me connaissez, il est bien entendu que je ne considère pas ma position professionnelle comme un glorieux fait d'armes et je ne compte pas m'y éterniser.  Toutefois, une fois mon Bacc complété, j'espère trouver un boulot bien payé et motivant, qui m'aidera à faire une différence dans ma communauté.  Et il est certain que je m'investirai dans mes tâches, pas au point d'en faire le point central de mon existence bien sûr, mais quand même davantage que si c'était une job de dépanneur !



Depuis 2003, donc, ce projet-pilote chez Alcan a été implanté de façon permanente.  On encourage les employés à dîner à l'extérieur, et à gérer leur stress, tout en gardant leur focus sur ce qui est "essentiel".  Quelle révolution.  Fallait y penser.

Des mesures essentielles et simples, certes, mais pas si évidentes que ça quand on regarde la façon dont une boîte comme la mienne gère ses employés : les décisions importantes nous sont annoncées une fois qu'elles sont DÉJA mises en application, on nous commande de la pizza une fois aux six mois pour nous donner l'illusion d'être apprécié, et notre salaire grimpe aussi vite qu'un manchot gravit une échelle en feu.

Messieurs les gestionnaires, je crois qu'il est temps que vous vous abonniez à MacLean's.

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