A closer look at the pornography of existence

Wednesday, August 23, 2006

Joe la Banane

Il est temps que je vous parle de mon obsession pour Bud Spencer. Obsession qui remonte à ma plus tendre enfance, à l'époque de la VHS géante, et des diffusions "classiques" du petit écran. Mon père policier - qui prend sa retraite en septembre après presque 30 ans de bons et loyaux services pour la ville de Shawinigan - au risque de coller au cliché, aime bien les "films de police". On a donc vu plus d'une fois la moustache de Chuck Norris apparaître dans notre télé, mais on a aussi vu la barbe de Bud qui, même quand il ne joue pas un flic de Miami, sait donner des claques là où ça résonne.



Nous avions donc, à la maison, une jolie collection de VHS enregistrées en mode EP (Extended Play pour les idiots), qui contenaient une moyenne de trois films par cassette. Et parmi l'impressionnante sélection figuraient pas mal de films du duo Spencer / Hill. Éternels antagonistes, le gros et le petit, le lent et le rapide, barbe noire et cheveux blonds, ils faisaient la "paire" parfaite. Ils ont été un "success story" italien diffusé mondialement, et ont même généré des imitateurs ! Les italiens, rois du rip-off, qui se pillent entre eux ! Faut le faire...

Bud Spencer, de son vrai nom Carlo Pedersoli, est tout comme Fernando Sancho un "bon gros". Le genre de colosse qu'on a envie d'avoir comme ami. Un acteur au registre physique certes limité - autant de l'angle dramatique que moteur - mais au degré de sympathie proportionnel à son tour de taille. Sa "collaboration" avec Terrence Hill, dont le véritable nom est Mario Girotti, remonte à loin : en 1951, un film de Dino Risi, VACATIONS WITH A GANGSTER, les rassemblait (c'était leur premier film à tous les deux) mais c'est seulement à la fin des années '60 qu'ils ont commencé à être exploités sous la forme d'un duo comique dans une série de spaghetti westerns, dont le plus célèbre demeure MY NAME IS TRINITY.



Le reste, c'est de l'histoire, comme le veut le cliché consacré.

Quand les scénaristes ont commencé à s'essouffler, nos deux compères se sont mis à faire équipe seuls, chacun de leur côté, et Spencer s'est spécialisé dans le "film musclé pour grands enfants" : un sous-genre lui appartenant entièrement, qui se caractérise par des fables moralisatrices peuplées de personnages caricaturaux, d'humour enfantin et de scènes de bagarre hautes en couleur.



BANANA JOE est un de ceux-là. Il a longtemps hanté mon esprit grâce à sa chanson-thème, composée et interprétée par les fameux frères Guido & Maurizio de Angelis, mais je ne l'avais jusqu'ici jamais visionné.

Spencer y personifie Banana Joe, un gros fainéant qui cultive des bananes dans le fond de la jungle, avec ses 20 fils et le reste du petit village qui semble lui "appartenir". On ne saura jamais comment il est atterri là. C'est lui qui est chargé de partir en bateau, chaque semaine, pour aller échanger des bananes contre des provisions pour ses concitoyens. Un bon jour, à son réveil, il aperçoit trois arpenteurs qui sont en train de mesurer son terrain. Ils sont mandatés par Torsillo, un riche industriel de la région, pour commencer à y installer une usine de traitement des bananes. Spencer les fout dehors à coup de pieds dans le cul, mais lorsqu'il visite subséquemment le port où il a ses habitudes pour aller échanger ses bananes, un policier confisque son bateau et lui signifie qu'il a besoin d'une "patente" pour faire le commerce des fruits. Le reste du film racontera donc la quête bureaucratique du gros Bud.



Tourné quelque part en Amérique du Sud en 1982, BANANA JOE est un film typiquement jouissif réalisé par Steno. Le scénario a été supervisé par une équipe qui a fait ses preuves : Steno, Mario Amendola, Bruno Corbucci & Spencer lui-même ! On y retrouve tout ce qui nous fait habituellement jubiler devant une telle oeuvre : un Banana Joe qui ne comprend pas trop ce qui lui arrive, qui tombe en amour, et qui fout des râclées aux méchants tout en leur donnant une leçon de savoir-vivre.

On peut presque dire que les films de Bud Spencer sont des "contes moraux" pour le "petit" peuple : la bonté finit toujours par y triompher, et les bons sentiments y pleuvent. Bud se heurte ici à l'absurdité bureaucratique et à l'industrialisation sauvage. Il faut le voir démolir à coups de masse, en quelques minutes, un casino que des hommes ont pris des semaines à ériger !

Cette comédie ne manque donc pas de rythme, de blagues, de bagarres ou de bananes ! Peut-être que certains d'entre vous y noteront une certaine absence de subtilité, mais quand on regarde un cultivateur de bananes de 7 pieds mettre une ville à sac pour obtenir un document officiel, il faut s'attendre à tout !

5 Comments:

Blogger Mongola Batteries said...

Je veux voir ca!

11:01 AM

 
Blogger Bruce Benson said...

Oh, les souvenirs... pas de Banana Joe, mais plutôt de Bud... la claque à gauche sur le côté droit de la tête, suivi de la claque à gauche, puis de la double claque - infaillible.

12:33 PM

 
Blogger benjamAnt said...

LE SCHÉRIF ET LES EXTRA-TERRESTRES!

J'ai dû le voir 20 fois. Je ne me risquerais toutefois pas aujourd'hui, de peur de gâcher tous mes beaux souvenirs. :o) Bud Spencer rules! Bientôt 80 ans le bonhomme.

1:06 PM

 
Blogger Bruce Benson said...

Haha je n'osais pas citer ce film, mais ce doit bien être celui que j'ai vu le plus souvent, avec Bud dans une mémorable chute en slow motion lorsqu'on tente de l'immobiliser avec des fléchettes tranquilisantes pour Ours (or something!?) !

12:20 AM

 
Blogger benjamAnt said...

hahahaahah!

Oh, et j'oubliais : hahhhahahhah!

Merci pour le souvenir, j'avais complètement oublié cette scène.

7:20 AM

 

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