Moiteur Infernale

Je ne voudrais pas me plaindre, mais je le fais quand même, car c'est une étape quasi obligée de ma journée tropicale. Mon rez-de-chaussée, qui est habituellement très frais, puisque les rayons du soleil ne sont pas en mesure d'y pénétrer et que des fenêtres s'ouvrent sur trois des quatre points cardinaux, était ce matin un hâvre de la transpiration, un port de condensation et un paradis pour les brutes.



Des bouquins que j'ai acheté HIER au Indigo de la Place Montréal Trust étaient ondulés comme si je les avais échappé dans l'océan Indien (Voyage, Voyage) et j'étais aussi peu porté à la création qu'un singe mort.

Tout cela a changé depuis que je suis assis au bureau dans ma tour d'ivoire climatisée, et je dois avouer que c'est probablement la première fois que je suis HEUREUX de m'installer ici.

*

Parlant de chaleur, et de Miami, pourquoi pas, il se passe des choses étranges à Cuba ces jours-cis. Fidel Castro se fait vieux - 80 ans, pour être exact, au cas où certains d'entre vous croyaient que c'est à 33 ans que tout se joue. Il commence à dérailler, à s'endormir en public, et à se blesser lui-même, comme tout bon p'tit vieux qui se respecte. Et il a peur que le socialisme ne lui survive pas...

Il est quand même le leader vivant le plus tenace de toute la planète, ayant vu défiler pas moins de neuf présidents américains depuis le début de son règne en 1959.



Et pour être certain que son "règne" se poursuive après se mort, il vient de laisser le pouvoir à son frère !

Disons que ça n'est pas au sein d'une nation "démocratique" que l'on verrait une telle chose se produire ! Imaginez Harper qui, fatigué des moqueries de la presse canadienne, laisserait son poste de premier ministre à son p'tit neveu jock... surréaliste.

*

Affirmation gratuite de la journée : j'ai déjà travaillé dans un "taco stand" nommé "Los Amigos" pendant le Festival Western de St-Tite dans les années '90. J'ai tenu un seul week-end ! Je travaillais pour mon oncle, enfin un "faux" oncle, ami de la famille de longue date. Avec un espèce de moustachu à coupe Longueuil que mon oncle avait approché dans un dépanneur de Grand-Mère. Au départ, l'homme (appelons-le Gaétan) a cru que mon oncle allait lui offrir une job dans un film porno. "Je me fais toujours offrir ça", nous a avoué Gaétan.



C'était l'année où on exhibait une vache à six pattes dans une roulotte et oui, j'étais assez saoul pour payer 2$ pour la voir !

J'ai donc plus ou moins ré-investi tout ce que j'avais gagné ce week-end là dans les stands à nourriture, et la bière. Marcher dans les "pommes de route" en côtoyant des cowboys saouls, bouteille de Wildcat à la main, pissant sur les murs de l'église à côté des jeunes punks. Manger tout ce qui me tombe sous la main, du couscous et du maïs et des saucisses polonaises et des brochettes de sanglier.

Une jeunesse en Mauricie, ça forme le caractère.