A closer look at the pornography of existence

Saturday, September 30, 2006

From Disco to Psycho

Voilà qu'un autre viaduc s'écroule à Laval ! Elle est belle, leur ingénierie accélérée ! Ont-ils une lacune d'inspecteurs municipaux ? Leur territoire municipal est-il trop grand pour être soigneusement entretenu ? Deux fois en cinq ans, faut le faire !

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Il y avait longtemps que je n'avais pas vu un film de Raul Ruiz, cet exilé chilien qui travaille maintenant en France, et le fait de voir CE JOUR-LA m'a donné l'impression imprécise de retrouver un vieil ami érudit que j'avais perdu de vue.



Film helvétique (suisse, donc) du petit bonhomme, il s'avère être plus précisément une co-production avec la France, produite par son comparse de longue date, Paulo Branco. Datant de 2003, il met en vedette Elsa Zylberstein dans la peau de Livia, une simplette vivant dans un immense manoir, entretenue par son industriel de père (Michel Piccoli) et supervisée par son fidèle valet Trèfle (le toujours feutré Jean-François Balmer). Pour une obscure histoire d'héritage, quelqu'un cherche à l'éliminer, et engage pour se faire un type complètement timbré, enfermé dans un asile, Pointpoirot (Bernard Giraudeau).

L'imagerie ruizienne n'est pas vraiment au rendez-vous, mais on remarque tout de même pas mal de plans de caméra surprenants, qui jouent avec le focus et qui se positionnement devant des objets inusités. Le ton complètement absurde et les dialogues sans queue ni tête, pourtant débordants d'humour, sont au rendez-vous.



Avec un budget que l'on devine limité et un scénario qui n'est pas tout à fait pétri de logique, Ruiz parvient à réaliser un film d'une grande maîtrise visuelle qui, sans être son meilleur cru, contentera son public en attendant le prochain.

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Le festival Spike Lee se poursuit ! Pas sur grand écran, malheureusement, mais dans le confort de mon salon nouvellement redécoré par Miss Bijoux, pièce où la lumière naturelle est devenue spectaculaire grâce à de nouveaux rideaux crème.



J'ai la tristesse de vous informer que, un peu à l'exemple de SHE HATE ME, le film JUNGLE FEVER, datant de 1991, n'est vraiment pas le plus réussi de tous les "Spike Lee joints". Tellement peu réussi en fait que je me demande si ça n'est pas le pire que j'ai vu jusqu'ici.

Tournant autour du thème du racisme - cher à Lee et à un peu toute l'Amérique, au fond - existant entres les diverses groupes ethniques qui se partagent tant bien que mal la ville de New York, JUNGLE FEVER nous présente Flipper (Wesley Snipes), un architecte qui a réussi, un type parfaitement heureux qui vit avec sa femme et sa petite fille dans un duplex de Harlem. Son frère (Samuel Jackson) est junkie et son père pasteur (Ossie Davis) fou de religion. Une jolie italienne nommée Angie (Annabella Sciorra) est un jour engagée comme assistante par sa firme d'architectes et l'inévitable se produit un soir : il se la tape. Attirance mutuelle d'une "race" vers l'autre, c'est apparemment un phénomène connu que le meilleur ami de Flipper (Spike Lee lui-même !) appelle "Jungle Fever".



Angie n'a pas une vie facile; elle habite dans un ghetto, avec son père et ses deux frères débiles et brutaux, et remplace la mère sous bien des aspects, entre autres culinaires : ils l'attendent toujours pour souper car sont eux-mêmes incapables de faire cuire quoi que ce soit ! Elle fréquente un Paulie, un jeune homme terrifié par l'autorité paternelle (son père : Anthony Quinn) qui n'a pas un futur éclatant.

Cette liaison, aussi passagère soit-elle, aura d'énormes répercussions sur leurs vies; seront étalés sur l'écran, comme un mélange indigeste de plusieurs confitures écoeurantes, les lâchetées intellectuelles de la plupart des personnages, qui ne luttent que quelques secondes avant de laisser leur mesquine humanité prendre le dessus.

Spike Lee insiste toutefois assez lourdement sur la division raciale entre les "cliques"; des italiennes expriment ouvertement leur dégoût en apprenant qu'Angie a couché avec un noir, et le père de celle-ci la bat sauvagement. Des policiers blancs attaquent Wesley Snipes car ils pensent erronément qu'il viole une caucasienne - avec laquelle il ne fait que "s'amuser" sur le capot de sa bagnole. Plusieurs généralisations peu flatteuses sont esquissées. Le monde - pour reprendre une métaphore ici d'actualité - est blanc ou noir.



On peut pardonner ces maladresses lorsque l'on considère que le film date de 1991; toutefois, un contenu un peu plus nuancé n'aurait pas fait de mal. On a l'impression que le scénariste entre dans un magasin de bibelots avec ses grosses bottes d'activiste. Il est à noter - hors propos - que Halle Berry apparaît ici dans la peau de la petite amie de Samuel Jackson, en "crack whore" insupportable, et que c'est là le premier rôle cinématographique de sa carrière.

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