A closer look at the pornography of existence

Wednesday, August 30, 2006

Extension du Domaine de la Pute

On m'a récemment fait un commentaire comme quoi il y avait trop de "science" dans mes élucubrations, et pas assez de pornographie. C'est un fait avec lequel je suis bien d'accord.

Lorsque j'ai commencé ce blog, l'an dernier, à la mi-août, mon but était clair, et fort peu louable : je voulais narrer, sous pseudonyme, mes aventures sexuelles dans le délirant monde du célibat. C'était en quelque sorte une entreprise de catalogage minutieux de mes rencontres galantes, une façon de laisser mes amis proches se tenir eux-même au courant, et un espèce de "relevé" pornographique de mes conquêtes. On dira ce que l'on veut, mais quand on multiplie les feux d'artifice avec diverses demoiselles de tout aussi diverses provenances, on finit par perdre le fil.



Instrument de rigueur, donc, et "biographie" de ma libido gallopante. Toutefois, comme mes lecteurs réguliers ne sont pas sans le savoir, mon appétit sexuel s'est quelque peu calmé le 13 octobre 2005, quand j'ai fait la rencontre de Miss Bijoux. Ce fut un coup de foudre violent, qui m'a presque scié en deux, et qui m'a conduit à congédier toutes mes FWB ("friends with benefits") aussi couramment appelées "fuckfriends".

Exit la pornographie, donc, et je fus introduit aux joies de la discrétion. Mon pseudonyme d'Allan Oates aux oubliettes, je redevins Clifford Brown, ce bon vieil alias faisant davantage référence à Jess Franco qu'au célèbre jazzman.

Cette tournure, inévitable, et que certains déplorent, ne m'a depuis pas souvent permis de traiter de pornographie.

Tout d'abord parce que c'est quand même une tribune "publique" et avec laquelle je suis facilement associé, et ensuite parce que j'ai un peu peur que des yeux chastes s'égarent entre mes lignes et soient effrayés par mon "libéralisme". Bien que je me foute éperduement de ce que les gens peuvent penser de moi, on n'est jamais à l'abri d'une campagne de salissage. Et autant j'aime choquer... autant j'aime bien conserver quelques-unes de mes opinions pour moi. Pas par peur de la controverse, bien entendu; davantage par réserve.

*

Pour en revenir à la pornographie, je me suis toujours posé certaines questions. Questions morales, questions essentielles. Car j'ai moi-même - ne riez pas - un temps contemplé la possibilité de tourner mes propres productions, et d'y apparaître. L'aspect "prostitution" de la chose ne me répugne nullement; j'ai toujours cru à la responsabilisation extrême de l'individu, et chacun est selon moi maître de son corps. Qu'une junkie monnaie ses maigres fesses pour se piquer, c'est son problème.



Je ne suis donc pas "bloqué" au niveau moral. Payer des jeunes filles pour qu'elles exécutent devant une caméra un rituel auquel elles se prêtent volontiers dans le confort de leur foyer ne me semble pas incorrect.

Toutefois, si les paroles s'envolent et les écris "restent", la vidéo, elle, reste encore plus. Et la diffusion de la plupart des scènes tournées par des amateurs, de nos jours, se fait par le biais d'internet. Médium de communications auquel TOUT LE MONDE a accès, en partant du simple morveux de 12 ans jusqu'à la grand-mère dans le vent de 89 ans, de l'Alaska au Kuwait. Si une jeune fille est filmée en train de se prendre une bite dans le cul, et qu'un gentleman se vide ensuite les couilles dans sa face, tandis qu'elle sourit et envoie la main à la caméra, peut-être que le type en train de se branler devant son écran est son père. Ou son oncle. Ou son mari.



Les moeurs de notre société ont peut-être progressé, certes, depuis la période qu'on appelait "Grande Noirceux", mais je ne crois pas qu'une candidate au poste de vice-président de la Commission Scolaire des Haut-Vents obtiendra le poste, si un des membres du comité d'embauche se souvient soudainement que la raison pour laquelle la demoiselle lui dit quelque chose, c'est qu'elle était la star de "Laval Bukkake 23" qu'il a loué à son club vidéo la semaine dernière...

Il y a aussi bien sûr différents degrés d'intensité et des thématiques variées dans les "films de cul", et je le sais car j'ai été le malheureux gérant du Hollywood Vidéo Dépôt pendant presque trois ans, au début du siècle. Certains préfèrent un petit "film pour couples" inepte avec une histoire à dormir debout et des scènes de fesse à peine plus osées qu'une production diffusée à Bleu Nuit, et d'autres salivent dès qu'il y a du sang et des fluides corporels qui jaillissent jusque dans la lentille de la caméra. Chacun ses goûts.

Le consommateur traditionnel, lui, se situe à mi-chemin de ces tendances, et s'il a envie d'une belle bite il loue des films bi ou avec transsexuels, mais ne va jamais jusqu'au bout de la "gaieté". Denial, quand tu nous tiens...

*

Une autre tendance assez amusante : la médiatisation des porn stars. C'est soudainement une profession très "glamour" que de faire du double anal ou d'être la star d'un gang bang. Les siliconées de Californie se font offrir des contrats en dehors de leurs champs de compétence. Des stars du X apparaissent dans des productions hollywoodiennes. Des réalisateurs porno s'attaquent à de "véritables" films. Et en France, un réalisateur "mainstream" ne voulant pas se salir tourne des X sous pseudonyme : Martin Cognito.



On a longtemps cru qu'il s'agissait de Gaspar Noé, mais on s'est rapidement rendu à l'évidence : Noé ne ressentirait guère le besoin de se dissimuler s'il se lançait éventuellement dans la porno !

Oui, les moeurs s'allègent, des collégiennes en folie idolâtrent SHANE'S WORLD et tentent leur propre version, mais on n'en est pas encore au point où des adolescents discuteront ouvertement de leurs activités sexuelles avec leurs parents, au souper, en regardant une compilation de blowjobs parce qu'ils trouvent les nouvelles trop plates.

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